Un appel a été lancé à une large mobilisation de l'opinion internationale pour accélérer le processus de décolonisation du Sahara occidental et bouter le Maroc hors des territoires qu'il occupe depuis 1975. Une semaine à peine après son discours hystérique prononcé à El Ayoun, capitale occupée du Sahara occidental, le roi du Maroc s'est mis à dos la communauté internationale. La 40ème Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco), qui a débuté, hier, à Madrid coïncide avec le quarantième anniversaire des accords de Madrid, qui ont trahi les Sahraouis et conféré la puissance administrative au Maroc. Elle a donné l'occasion à certains intervenants et non des moindres de remettre les pendules à l'heure. Son président a saisi cette occasion pour dresser un bref historique du conflit du Sahara occidental pour mettre le Maroc au pied du mur et rappeler les obligations non assumées de l'Organisation des Nations unies. Pierre Galand a en outre mis en exergue la responsabilité historique de l'Espagne et le soutien de la France au projet marocain d'autonomie en contradiction avec les résolutions votées par le Conseil de sécurité qui garantissent l'exercice du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Ces deux pays, «ont deux rôles importants à jouer, dans la décolonisation du Sahara occidental», rappelant que «le gouvernement espagnol a, foulant aux pieds le droit international, foulant aux pieds le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, rétrocédé en 15 novembre 1975, une partie de l'administration possible de ses territoires à la Mauritanie et au Maroc» a souligné l'ex-sénateur belge (2003-2007) personnalité charismatique du monde associatif dans une déclaration faite jeudi dernier à la presse. «Je pense que c'est à nous Européens de rappeler à la France et à l'Espagne, leurs obligations et de rappeler essentiellement aujourd'hui aux Nations unies l'obligation de mettre en oeuvre ce référendum d'autodétermination du peuple sahraoui... pour qu'il puisse sortir des camps et puisse se trouver dans ses territoires libre», a fait remarquer le président de l'Organisation mondiale contre la torture - Europe. Le président de la République a abondé dans le même sens. «la communauté internationale, notamment l'Espagne et la France doivent assumer leurs responsabilités et faire pression sur l'occupant marocain pour achever ce processus de décolonisation dans les territoires sahraouis occupés», a indiqué Mohamed Abdelaziz qui a mis en relief les embûches dressées par Rabat pour contrarier la mission de l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental. «Le Maroc est entré en confrontation directe avec l'ensemble de la communauté internationale en refusant l'organisation du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, en empêchant l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, de poursuivre ses efforts et en continuant à piller les richesses du Sahara occidental», a dénoncé le leader sahraoui. Le ministre marocain des Affaires étrangères avait décrété persona non grata au Sahara occidental, le représentant personnel du SG de l'ONU. «Il n'a rien à faire ici bien sûr. C'est hors de question qu'il se réunisse avec qui il veut à Laâyoune», avait proclamé Salaheddine Mezouar dans un entretien accordé à l'agence de presse espagnole EFE en marge de la visite du monarque alaouite à Laâyoune où il a célébré le 40ème anniversaire (le 6 novembre 2015, Ndlr) de l'invasion du Sahara occidental. Le SG du Front Polisario qui privilégie la négociation pour mettre fin au conflit qui oppose les Sahraouis au Maroc n'a cependant pas exclu le recours aux armes pour concrétiser le rêve d'indépendance de son peuple. «Nous sommes pacifistes et nous plaidons pour le règlement pacifique de ce conflit. Mais si le Maroc continue à défier la légalité internationale, nous sommes prêts à retourner à la lutte armée», a prévenu le président Abdelaziz. Un avertissement qui a certainement franchi l'enceinte du Palais royal.