La première tranche des 3 milliards d'euros de financement promis par l'Union européenne (UE) à Ankara pour financer sa politique d'aide aux réfugiés, sera débloquée dès le 1er janvier 2016, a annoncé mardi la Commission européenne. "Le Fonds pour les réfugiés en Turquie doté d'un montant total de 3 milliards d'euros va commencer à fournir les subventions et autres aides financières à compter du 1er Janvier 2016", a indiqué la Commission dans un communiqué. Selon l'exécutif de la communauté européenne, l'UE va fournir de nouvelles ressources financières "substantielles" pour soutenir la Turquie et l'aider à faire face à l'afflux des migrants syriens. "Les fonds seront fournis de manière souple et rapide, afin de soutenir les autorités locales et partager la charge de la prise en charge des réfugiés dans le cadre de la coopération UE-Turquie", a assuré la Commission qui a souligné qu'elle s'attelle, actuellement, à la mise en place du cadre juridique qui permettra aux réfugiés de bénéficier de la meilleure façon possible de ce financement. "Il est évident que l'Union européenne doit renforcer sa coopération avec la Turquie et la Turquie avec l'Union européenne. Nous avons tous deux besoin de travailler ensemble pour mettre en oeuvre le plan d'action conjoint qui permettra d'apporter de l'ordre dans la gestion des flux migratoires et contribuer à endiguer la migration irrégulière", a déclaré le Premier vice-président de la Commission, Frans Timmermans cité dans le communiqué. "Cet argent est un soutien au gouvernement turc pour améliorer encore le quotidien et notamment les conditions socio -économiques des Syriens réfugiés en Turquie ", a-t-il précisé. La Commission européenne a promis, lors de la réunion informelle du Conseil européen tenue le 12 novembre dernier à La Valette (Malte), de contribuer à hauteur de 500 millions d'euros à ce financement. Elle a demandé aux 28 Etats membres d'apporter les 2,5 milliards restants. Le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, et le commissaire en charge de l'Elargissement, Johannes Hahn, se sont rendus à plusieurs reprises à Ankara pour négocier ce plan avec le gouvernement turc. Ce "plan d'action", annoncé le 15 octobre dernier par l'UE, doit inciter Ankara a garder les migrants sur son territoire, notamment ceux fuyant la guerre en Syrie et renforcer la surveillance des frontières en échange de moyens supplémentaires, de la relance des discussions sur sa candidature à l'UE et d'un accès facilité aux visas. Mais, la Turquie, qui accueille déjà plus de deux millions de réfugiés sur son territoire, avait affirmé que le budget initial de ce plan, estimé à 2 milliards d'euros, était "inacceptable", estimant avoir besoin d'au moins trois milliards d'euros pour la première année. Les dirigeants de l'UE et de la Turquie qui se réuniront en sommet dimanche à Bruxelles pour "redynamiser" leurs relations et "freiner le flux migratoire" en pleine crise des réfugiés, ont fini par accéder à la demande d'Ankara qui a subordonné sa collaboration à l'obtention des 3 milliards d'euros d'aide. Lors de ce sommet extraordinaire avec le gouvernement turc, récemment réélu, les Européens espèrent obtenir une coopération accrue sur les réfugiés, qui partent en majorité depuis les côtes turques pour rejoindre l'Europe via le littoral grec.