Les parties rivales libyennes pourraient probablement signer dans un mois un accord pour la formation d'un gouvernement d'union nationale, a déclaré l'émissaire des Nations-unies, Martin Kobler. "Les factions rivales libyennes pourraient signer, dans les semaines à venir, un accord pour la formation d'un gouvernement d'union nationale, dont l'entrée en fonction s'effectuera hors Tripoli, en attendant de régler la question sécuritaire dans la capitale", a affirmé M. Kobler, samedi. "La crise en Libye fait l'unanimité au sein de la communauté internationale", a souligné l'émmissaire à l'issue d'une rencontre qui l'a réuni avec le président du Conseil de représentants (Parlement libyen reconnu par la communauté internationale et basé à Toubrok), Akila Saleh Kouider. C'est dans ce contexte que se tiendra les prochains jours la réunion internationale sur le conflit libyen à Rome, a annoncé M. Kobler. "La division du pays (Libye) n'arrange aucune partie surtout avec l'avancée de l'organisation autoproclamée (Etat islamique) (EI/Daech)", a-t-il souligné, rappelant que la lutte anti-Daech menée actuellement par la communauté internationale en Syrie a "poussé ce groupe terroriste à s'implanter en Libye". L'émissaire onusien a en outre invité les représentations diplomatiques étrangères ainsi que la mission des Nations-unies à retourner en Libye pour accompagner ce pays dans ses efforts pour surmonter la crise sécuritaire, politique et institutionnelle à laquelle il fait. Le président du Conseil général national (CGN), Ibrahim Fethi Amiche, et le président du parlement à Toubrok, Awadh Mohamed Abdesadek, ainsi que les membres de ces institutions ont signé dimanche après-midi dans la Banlieue Nord de Tunis une déclaration de principe pour un accord national pour résoudre la crise libyenne, a indiqué l'agence de presse tunisienne TAP. Il s'agit de la première réunion entre les deux parties sans médiateur étranger. Cet accord comporte trois principes de base dont le plus important, la formation d'une commission de 10 députés qui aura pour mission de nommer le chef du gouvernement de consensus national et de deux députés, l'un du parlement et l'autre du CGN. Quelques jours plus tôt, 92 membres de la Conseil des représentants libyens (qui siège à Tobrouk et reconnue par la communauté internationale), ont annoncé leur soutien à un gouvernement d'union nationale en Libye. Cette déclaration de soutien a été saluée par l'ONU ainsi que par plusieurs pays dont l'Algérie y voyant la seule voie à même de rétablir la stabilité et de préserver l'unité de la Libye. Au terme de près d'une année de négociations, l'ex-émissaire de l'ONU pour la Libye, Bernardino Leon, était parvenu début octobre à arracher un accord sur un gouvernement d'union nationale, mais il a été ensuite rejeté par les deux parlements rivaux. La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de l'ancien régime de Maammar El-Gheddafi en 2011 et deux autorités politiques se disputent le pouvoir depuis l'an dernier, l'une basée à Tripoli et l'autre, la seule reconnue internationalement, basée à Toubrok dans l'Est.