La conférence mondiale sur le réchauffement climatique (COP21) a entamé lundi sa dernière ligne droite au Bourget avant de clore vendredi ses travaux qui seront sanctionnés par un accord qui n'a pas encore livré ses contours. Au cours de la réunion du segment de haut niveau, qui a regroupé lundi des ministres et des hauts responsables des 195 pays, à laquelle a pris part le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a indiqué à l'assistance que la catastrophe climatique "nous guette (...) et le monde a les yeux rivés sur vous", avertissant que "le monde attend de vous plus que des demi-mesures". "Notre avenir même est menacé", a-t-il martelé, soulignant qu'à Paris "nous avons l'occasion unique de forger notre propre destin". Il a affirmé que si la conférence parvient à un accord en relevant le défi des changements climatiques, "nous assurerons l'avenir des générations à venir et poserons les bases d'un monde prospère et sûr pour tous ses habitants". "Le monde attend de vous plus que des demi-mesures et des démarches progressives", a lancé Ban Ki-moon au Bourget aux ministres et hauts responsables, ajoutant que les populations du monde réclament un accord "porteur de transformation". "Un accord qui ouvre la voie à une ère de paix, de stabilité et de prospérité. Les décisions que vous prendrez ici à Paris se feront sentir pendant des siècles", a-t-il dit. Les intervenants qui se sont succédé à la tribune ont été unanimes quant à la réussite de cette conférence qui devra aboutir à un accord politique dans l'équité et la résilience, un accord "synonyme de responsabilité et de transparence", soulignant que les promesses doivent être suivies de faits. "Plus nous attendons plus cela deviendra onéreux, c'est pour cette raison que nous devons agir maintenant", a estimé le représentant du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), qui a demandé de "faire de cette semaine décisive celle de la réussite". La Secrétaire exécutive de la Convention-Cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Christiana Figueres, a appelé de son côté à un accord "catalyseur", un texte "parfait et claire", qui puisse préserver les pays les plus vulnérables en faveur de la "prospérité pour tous". Pour leur part, les représentants de l'Union européenne ont indiqué que les négociations durent depuis 20 ans, mais "cela ne suffit pas". "Il faut faire des compromis, arrêtons les émissions de gaz à effet de serre", ont-ils demandé. "Nous avons l'appui des entreprises et de la société civile. Nous ne serions pas à la hauteur si nous quittions Paris sans accord équitable pour une transition vers une économie sans carbone", ont-ils ajouté. Les pays africains ont réitéré leur demande pour une égalité dans l'accord et pour que leurs préoccupations soient prises en charge, afin que l'accord soit "acceptable", alors que le Groupe des 77 + la Chine a souhaité que l'accord soit fondé sur la convention-cadre de l'Onu et doit être donc "équilibré, juste et différencié". Pour sa part, M. Lamamra a affirmé qu'il faudra aboutir à la conclusion consensuelle d'un accord "ambitieux" ayant valeur juridique "contraignante", mais également "équilibré, juste et équitable". Il a fait remarquer à l'assistance que l'heure est "donc à l'action", car il s'agit d'un "véritable rendez-vous avec l'histoire de l'humanité". Pour le chef de la diplomatie algérienne, les responsabilités communes, mais différenciées, et les capacités respectives des Parties "doivent demeurer au coeur du régime climatique futur en conditionnant la légitimité, la crédibilité mais aussi l'efficacité". Il a indiqué que l'espoir, en cette dernière semaine des tractations, "a d'abord pour nom une solidarité effective de la communauté internationale à travers des engagements quantifiables pour notamment la satisfaction des besoins des pays en développement en termes significatifs de transferts de technologie et de ressources financières". Au cours des travaux, le président de la COP21, Laurent Fabius, a proposé un calendrier très serré avec "une première vision d'ensemble" du texte dès mercredi et la conclusion de l'accord jeudi, pour des raisons de traduction et de formulation juridique. Le segment de haut niveau de la COP21 regroupe, durant la dernière ligne droite de la conférence sur le réchauffement climatique, des ministres et hauts responsables issus des 195 pays de la convention-cadre des Nations unies, qui ont pris le relais des négociations menées par les délégués pendant la semaine passée, ayant abouti à la présentation d'un projet d'accord. L'objectif principal de cette réunion est d'arriver, malgré les nombreux points restés en suspens, à sceller, dans 5 jours, un accord qui devrait limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C et ses effets destructeurs, notamment pour les pays en développement et les générations futures.