Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé mardi la communauté internationale à appuyer la Libye et ses voisins du Sahel, sur le plan de la sécurité et du renforcement des capacités pour lutter contre les personnes et groupes terroristes liés à Al-Qaida et remédier à toute situation propice à la propagation de l'extrémisme violent. Dans une déclaration de sa Présidente (pour le mois de décembre) adoptée à l'issue d'une réunion sur le Sahel, le conseil s'est déclaré "très préoccupé" par le fait que la Libye "demeure un refuge sûr pour les groupes terroristes qui opèrent dans la région du Sahel" et par la menace que font peser sur sa stabilité et celle de la région "la large disponibilité d'armes et de munitions non sécurisées et leur prolifération, notamment leur transfert à des groupes terroristes et extrémistes violents". Le Conseil invite la communauté internationale à "appuyer la Libye et ses voisins du Sahel, notamment en leur fournissant l'aide dont ils ont besoin sur le plan de la sécurité et du renforcement des capacités" pour "lutter contre les personnes et groupes terroristes liés à Al-Qaida". Dans la déclaration, le Conseil a sussi "engagé toutes les parties prenantes libyennes à signer l'Accord politique et à s'employer à former rapidement un Gouvernement d'entente nationale" en vue de sortir le pays de sa crise actuelle. Prenant note des progrès accomplis dans la mise en oeuvre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, le Conseil engage les organismes des Nations Unies et leurs partenaires à continuer de faire avancer cette mise en oeuvre, notamment en aidant le Groupe de 5 pays du Sahel (G-5 Sahel : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) à "surmonter les difficultés politiques et les problèmes de sécurité qui compromettent la stabilité et le développement de la région". La Stratégie intégrée se fonde sur trois piliers : la bonne gouvernance dans l'ensemble de la région, des mécanismes de sécurité nationaux et régionaux capables de faire face aux menaces transfrontières, et l'intégration des plans humanitaires et de développement afin d'assurer la résilience à long terme. Le Conseil prend aussi note de l'adoption, par les pays du G-5 Sahel, de la déclaration relative à la lutte contre la radicalisation et l'extrémisme violent au Sahel. Il demande à l'équipe spéciale de lutte contre le terrorisme et aux entités qui la composent, ainsi qu'à la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme et au Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, "d'appuyer les efforts déployés par les pays du Sahel pour lutter contre le terrorisme et remédier à toute situation propice à la propagation de l'extrémisme violent, qui peut conduire au terrorisme". Dans la déclaration, le Conseil se déclare aussi "préoccupé par l'ampleur croissante de la crise humanitaire causée par les activités du groupe terroriste Boko Haram, qui a fait 2,5 millions de déplacés, dont 1,4 million d'enfants selon les estimations, et 200.000 réfugiés au Cameroun, au Niger et au Tchad". Alors que le monde a été récemment frappé par une série d'attaques terroristes sanglantes, l'unité et la solidarité des Etats membres "sont plus que jamais nécessaires à la mise en oeuvre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, une région qui abrite de nombreux groupes extrémistes", a plaidé récement l'Envoyée spéciale du Secrétaire général chargée d'assurer le suivi de cette stratégie, Mme Hiroute Guebre Sellassie. En présentant au Conseil de sécurité le dernier rapport en date du Secrétaire général sur la question, Mme Sellassie a en outre fait savoir que "près de 41 millions de jeunes âgés de moins de 25 ans sont exposés à la radicalisation ou contraints à quitter le pays "en l'absence d'opportunités économiques". Elle a exhorté le Conseil à tirer parti des mécanismes existants et à "améliorer les mandats" en vue d'assurer un contrôle renforcé des trafics de stupéfiants dans la région du Sahel. Elle a également plaidé en faveur de l'inscription "sur la Liste récapitulative des sanctions des individus ou entités qui financent ou soutiennent des activités terroristes au Sahel".