Un projet de décret présidentiel pour l'élargissement des missions des inspections générales de l'administration publique au domaine de la prévention contre la corruption, a été finalisé, a indiqué mercredi à Alger le président de l'Organe national de prévention et lutte contre la corruption (ONPLC), Brahim Bouzeboudjen. A l'occasion du lancement du Programme national de formation et de sensibilisation anti-corruption des agents publics, M. Bouzeboudjen a précisé qu'un "projet de décret présidentiel a été finalisé au niveau de ses services dans l'objectif d'élargir les missions actuelles des inspections générales au domaine de la prévention contre la corruption". Selon lui, la "réussite du programme envisagée est tributaire dans une large mesure du degré d'implication des départements ministériels et des wilayas à travers leurs inspections générales", d'où l'intérêt de l'élaboration du dit texte. "Il y a lieu de rappeler que le décret actuel encadrant les activités des inspections générales des ministères et des wilayas, qui date des années 1990, est devenu obsolète par référence aux engagements internationaux de l'Algérie et aux nécessités d'une bonne gestion de l'administration publique", a-t-il précisé. M. Bouzeboudjen a estimé que "les inspecteurs généraux disposeront du fondement légal nécessaire pour conduire, au sein des ministères et des wilayas, et sous l'autorité des ministres et des walis, au domaine de l'action publique". Il a expliqué en outre, que le projet de décret, une fois adopté, viendrait également conforter l'instruction du premier ministre, Abdelmalek Sellal, adressée aux membres du gouvernement le 30 novembre 2014, et qui a désigné l'inspecteur général de chaque département ministériel comme "point focal et le cadre organisationnel de prise en charge et de suivi des actions liées à la prévention contre la corruption au niveau sectoriel". Par ailleurs, le président de l'ONPLC a rappelé que l'Algérie est l'un des premiers Etats signataires de la Convention des Nations unies contre la corruption, le 9 décembre 2003, et la ratification est intervenue par un décret présidentiel datant du 19 avril 2004. Il a rappelé également que dans le cadre du mécanisme d'examen de l'application de cette convention, l'Algérie a "fait l'objet en 2013 d'une évaluation par les pairs au titre du premier cycle d'examen qui a porté sur deux chapitres de la Convention des Nations unies contre la corruption, relatifs notamment aux "incriminations, détection et répression" et à "la coopération internationale". Cette évaluation, selon le président de l'ONPLC, a été "positive" et a permis d'arriver à la conclusion que l'Algérie a réussi la "transposition", dans son droit interne, des dispositions et des principes contenus dans la Convention. Lancement d'un Programme national de formation d'agents publics Un Programme national de formation et de sensibilisation anti-corruption des agents publics a été lancé mercredi à Alger à l'initiative de l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC). A cette occasion, une convention a été signée par l'ONPLC et l'Institut national de gestion et planification (ISGP) dans le cadre de la mise en œuvre du programme. Cette convention a été signée par le président de l'ONPLC, M. Brahim Bouzeboudjen et le directeur de l'ISGP M. Raked. Le Programme, qualifié de "grande envergure" par ses initiateurs en raison de la dimension des effectifs à former et la nouveauté de ses contenus, vise à former, sur une période de trois ans, quelque 10.000 agents publics sur les politiques anti-corruption. Il se veut également, comme "une réponse concrète à la nécessité de protéger les agents publics et les institutions dans lesquelles ils exercent, contre les pièges de la corruption". Le président de l'ONPLC a considéré, dans ce contexte, qu'"au-delà de la nécessaire modernisation des instruments et des outils de la gestion publique, la lutte contre la corruption est inconcevable sans une intégration forte de l'élément humain dans ses dispositifs". A cet égard, l'ONPLC préconise, outre ce programme de formation, d'autres actions comme la promotion de l'initiation au sein des établissements scolaires d'enseignement permettant de faire connaître les méfaits de la corruption et inculquer aux élèves la culture de rejet de ce fléau. Il est question également d'encourager dans les universités le développement de travaux consacrés à une meilleure connaissance du phénomène de corruption en tant qu'objet d'études et de recherches. M. Bouzeboudjen a estimé aussi que la lutte contre la corruption exige "des efforts certains" en matière d'amélioration de la gouvernance. Le Programme national de formation des agents publics s'articule autour de neuf axes dont "le cadre juridique et institutionnel", "la politique et la pratique de la prévention contre la corruption", "le code de conduite des agents publics et des marchés publics", ainsi que "la gestion des finances publiques".