L'amendement du code pénal en faveur de la lutte contre les violences faites aux femmes est un "pas positif", a estimé mercredi à Alger, la section algérienne d'Amnesty International (AI), plaidant pour une loi-cadre pour compléter la législation algérienne dans ce domaine. L'amendement du code pénal est "positif" car, par cette action "l'on reconnaît pour la première fois que les violences contre les femmes sont une infraction", a souligné, Hassina Oussedik, la présidente d'AI Algérie, lors d'une conférence de presse animée la veille de la journée internationale des droits de l'homme, célébrée le 10 décembre de chaque année. Elle a salué également la reconnaissance comme étant une "infraction" du harcèlement dans la rue, considéré comme étant une "atteinte à l'intégrité physique et morale" des victimes. Mme Oussedik a toutefois plaidé pour la consécration d'une loi-cadre luttant contre toutes les formes de violences à l'égard des femmes, exprimant son refus de la clause stipulant "le pardon" dans les dispositions de la loi amendée, arguant du fait que celui-ci est susceptible d'"engendrer d'autres violences". Considérant que la question des violences exercées contre les femmes nécessite une "approche globale et cohérente avec les associations de défense des droits des femmes", elle a appelé à associer tous acteurs impliqués dans la lutte contre ce phénomène sociétal. Evoquant les activités de la section qu'elle représente à l'échelle internationale, Mme Oussedik a annoncé la mobilisation de son équipe pour prendre part, pour la 4ème année consécutive, à "la plus grande" campagne mondiale en faveur des droits humains, intitulée "marathon des lettres". S'étalant sur le mois en cours, la campagne consiste en des activités à travers l'ensemble du territoire national afin de faire signer le "maximum" de citoyens en faveur de plusieurs causes au niveau international, a expliqué la conférencière. Il s'agit des causes des filles du Burkina Faso, forcées à se marier dès l'âge de 11 ans, de "Zunar", un caricaturiste malaisien risquant une lourde peine de prison pour des tweets et d'Albert Woodfox, condamné à l'isolement dans une prison américaine depuis 40 ans pour un crime qu'il nie avoir commis. La campagne en question milite, en outre, pour les causes de Rania Alabassi et de ses six enfants, portés disparus en Syrie depuis leur arrestation par les forces de sécurité et enfin pour celle de Phyoe Phyoe Aung, une étudiante emprisonnée pour avoir participé à des manifestations pacifiques au Myanmar. "Nous appelons les Algériens et les Algériennes à nous rejoindre durant cette campagne pour manifester leur solidarité aux victimes afin de changer leur vie. Faisons briller la lumière et l'espoir et mobilisons-nous en faveur du respect des droits humains dans le monde entier", a-t-elle lancé.