Les journalistes sont appelés à promouvoir les standards d'éthique et une déontologie professionnelle face à la montée du discours de haine dans le monde, a souligné mardi à Alger, le secrétaire général de la Fédération européenne des journalistes, Ricardo Velasquez Gutierrez. "Il est de la responsabilité des journalistes de promouvoir les standards d'éthique et une déontologie professionnelle dans un monde marqué par une montée de l'extrémisme, de l'intolérance et de la discrimination contre différentes communautés et minorités religieuses et ethniques", a affirmé M. Gutierrez, lors d'une "conférence formation" sur l'"Ethique et déontologie: la responsabilité sociale du journalisme et des médias", à laquelle a pris part le ministre de la Communication, Hamid Grine. M. Gutierrez, qui est également maître de conférence à l'Université libre de Bruxelles, a relevé que "le combat contre le discours de haine constitue un nouveau défi pour les journalistes". C'est un problème qui suscite une "grande inquiétude" au niveau des politiques et des juristes, notamment, quant à la manière d'y faire face, car ce discours de haine, a-t-il expliqué, "fait partie aussi de la liberté d'expression". Pour le conférencier, la tâche des journalistes "n'a jamais été aussi difficile qu'aujourd'hui" à cause du nombre impressionnant des espaces d'expression et le développement fulgurant du numérique notamment l'Internet. Il a cité, à cet égard, l'essor des réseaux sociaux devenus, dans nombre de cas, "des canaux véhiculant des discours haineux et choquants", non seulement pour les médias, mais aussi pour des simples internautes dans leurs réactions et leurs commentaires sur un tel ou tel sujet. --Le rôle central du journaliste contre la propagation de discours haineux-- "Notre société a besoin aujourd'hui de médias qui s'inscrivent dans le respect impératif de la déontologie", a-t-il insisté, en mettant en avant le rôle central que peuvent jouer les journalistes pour contrer ce genre de discours et les dénoncer. Dans l'exercice de son métier, le journaliste doit, en premier lieu, "vérifier" la source de l'information, "réfléchir à l'impact" et les "conséquences" que peut avoir son écrit sur le lecteur, comme il doit, aussi, a-t-il expliqué, "éviter de tomber dans le sensationnel et de travailler dans la précipitation". "Le journaliste doit se sentir responsable. Il a toujours une responsabilité face au discours de haine", a ajouté M. Gutierrez, qui a regretté le fait que des médias occidentaux soient "peu éthiques" dans le traitement de certaines questions, notamment celles liées à l'Islam, en créant l'amalgame et en n'utilisant une terminologie juste. L'intervenant a plaidé, à ce propos, pour l'adoption d'"une approche basée sur le dialogue pour avoir une perception plus mesurée", tout en appelant les acteurs concernés à "éviter la propagation des discours de haine, à utiliser les mots justes, à mettre en oeuvre les mesures nécessaires pour modérer les commentaires des lecteurs et signaler toute dérive". "Il s'agit de veiller à la déontologie journalistique à travers l'autorégulation et la co-régulation", a-t-il fait valoir. A cette occasion, le ministre de la Communication, Hamid Grine, a réitéré son appel aux journalistes à "respecter l'éthique et la déontologie ainsi que le professionnalisme dans l'exercice de leur métier". Il a, également, mis l'accent sur l'importance de la formation, en évoquant le programme élaboré par son département en faveur des journalistes à travers le territoire national dans le cadre du développement du secteur.