Les Assises nationales sur l'aménagement du territoire, tenues lundi et mardi à Alger, ont permis de procéder à une évaluation de ce qui a été réalisé ainsi que la formulation de recommandations visant à actualiser le plan national de l'aménagement du territoire et consolider la politique nationale du secteur. La rencontre, organisée par le ministère de l'Aménagement du territoire, du tourisme et de l'artisanat, a été une occasion aux participants issus de divers domaines, de tracer des projections au secteur, appelé à jouer un rôle plus important pour réussir les défis économiques et sociaux auxquels l'Algérie doit faire face dans un contexte de difficultés économiques. C'est dans ce sens que les participants ont recommandé, à la clôture des travaux, la création d'un Observatoire national de l'aménagement du territoire. Cet observatoire sera accompagné, indiquent les recommandations, par une banque d'informations devant permettre une meilleure adaptation ainsi qu'une évaluation objective de ce qui serait réalisé. Parmi les recommandations figure aussi celle de "transformer les sept ateliers de ces assises en cinq commissions de travail afin de maturer la réflexions autour des questions liées à l'aménagement du territoire". Ce travail de maturation, qui va durer 6 mois, devait permettre une meilleure définition des objectifs et une coordination entre les secteurs. Les participants ont jugé nécessaire de construire une économie nationale diversifiée hors hydrocarbures à travers le développement de cinq secteurs clé, à savoir l'agriculture, l'industrie, le tourisme, les services et l'économie du savoir. Ces créneaux de développement "sont appelés à constituer la locomotive d'une croissance durable", a mentionné le document final des assises appelant à leur accorder la priorité en matière de moyens et de ressources humaines. Les participants ont aussi admis que les dispositifs publics en matière de gestion et d'attribution du foncier industriel ont contribué à satisfaire une bonne partie de la demande exprimée par les opérateurs économiques en matière de disponibilité de terrains pour exercer leurs activités. Ils ont, toutefois, mis l'accent sur la nécessité d'optimiser la gestion de ces espaces pour améliorer la réponse des pouvoirs publics à la demande exprimée par ces opérateurs, notamment les jeunes porteurs de projets. Le ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, Amar Ghoul, a relevé, dans son discours lors des travaux, l'existence de "déséquilibres" et de "dysfonctionnements", qui entachent la gestion des espaces, affirmant qu'une fois mis en oeuvre, les plans d'aménagement permettront une meilleure maîtrise du développement local. Il a, dans ce sens, appelé à davantage de "coordination" et "complémentarité" entre les wilayas limitrophes afin de réaliser les objectifs escomptés et de maîtriser les plans de développement conçus et lancés par l'Etat. M. Ghoul a souligné, à cette occasion, que les "bouleversements" que connaît le monde, l'environnement de crise, les difficultés économiques engendrées par une chute des prix du pétrole, imposent à l'Algérie l'élaboration de programmes qui exploitent toutes les compétences dont elle dispose. Ghoul a estimé que le Schéma national de l'aménagement du territoire (SNAT) constitue "un outil" dans l'élaboration des programmes visant à répondre aux préoccupations des citoyens (à) et une prospective pour arriver à la sécurité alimentaire, hydrique, énergétique et industrielle". Il a indiqué que l'objectif que se fixe les autorités du pays consiste "à parvenir à un développement durable de nature à permettre au pays de ne plus compter sur les hydrocarbures". Pour y arriver, il a mis en avant l'impératif de renforcement de l'apport des wilayas en consolidant l'aménagement du territoire au niveau local, relevant, que son département va tenir compte des différentes propositions émanant du CNES, de l'UGTA, du FCE ainsi que celles formulées par des experts.