Le système intelligent de surveillance des chambre de garde à vue des personnes interpellées sera généralisé "progressivement" au niveau des postes de police à travers le territoire national, a indiqué mardi le directeur des moyens techniques à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), le contrôleur de police, Zineddine Maakouf. M. Maakouf a précisé, en marge de la présentation du bilan des actions de la Sûreté de la wilaya d'Alger en 2015, que le système, mis en service le 13 décembre au niveau de la Sûreté de la wilaya d'Alger à l'occasion de la tenue de la réunion d'Afripol, était opérationnel dans les wilayas d'Oran, Annaba et Tamanrasset avant sa généralisation progressive à travers le pays. Cette "technique intelligente" de surveillance des chambres de garde à vue, a-t-il dit, vise à "appuyer les droits de l'Homme et préserver la dignité des personnes interpellées, des deux sexes et de différentes tranches d'âge". Conçu par des ingénieurs, cadres de la Police algérienne, le système comprend des caméras infrarouges pour assurer le contrôle nocturne ainsi que des indicateurs de la température de la chambre, du taux d'humidité et des heures que la personne interpellée devra encore passer". Il comprend également des données codées sur l'état de santé des personnes interpellées, leurs effets personnels en plus de la gestion électronique de toutes les dates de l'instruction et leur durée ainsi que le nombre de détenus au sein de ces chambres. Pour ce qui de la surveillance des chambres destinées aux femmes interpellées, M. Maakouf a fait savoir qu'elle a été confiée à des femmes policières pour la préservation des droits des personnes mises en garde à vue tout au long de leur détention. Le président de la Commission nationale pour la protection des droits de l'Homme (CNPPDH), Farouk Ksentini, présent à cette rencontre, a estimé que la mise en service de ce système intelligent de surveillance était un "plus et un moyen à même de faciliter le travail des magistrats". L'accusé est innocent jusqu'à preuve du contraire, d'où l'intérêt de respecter et de préserver ses droits dont l'intégrité physique, a-t-il ajouté précisant que cette technique constituerait une "preuve concrète au sein des postes de police". Pour sa part, Saïda Benhabyles, présidente du Croissant rouge algérien (CRA), a estimé que la mise en place de ce type de système dans le corps de la police était un "acquis " pour les droits de l'homme en Algérie.