L'émissaire de l'ONU pour la Libye Martin Kobler s'est rendu vendredi à Tripoli pour tenter de convaincre le président du Congrès général national (CGN, parlement libyen non reconnu) de soutenir un gouvernement d'union nationale pour mettre fin à la crise politique et sécuritaire en Libye. M. Kobler, qui est le chef de la mission des Nations unies pour la Libye (UNSMIL), est engagé dans une véritable course contre la montre pour convaincre les parties libyennes d'entériner ce gouvernement d'ici deux semaines. Déchirée par un crise politique et sécuritaire depuis la chute de l'ancien régime de Maamar El Gueddafi en 2011, la Libye compte depuis plus d'un an deux Parlements rivaux qui se disputent le pouvoir, le parlement de Tobrouk dans l'est du pays, le seul reconnu internationalement, et le CGN, basé dans la capitale Tripoli. "Des discussions franches avec les membres du CGN en ce premier jour de l'année", a indiqué Martin Kobler sur le réseau social Twitter à l'issue de son entretien avec le président du CGN Nouri Abou Sahmein. Ce dernier s'était montré hostile au gouvernement d'union nationale prévu dans l'un accord signé sous l'égide de l'ONU, le 17 décembre dernier, par une partie des membres des deux Parlements parallèles libyens. M. Abou Sahmein a convié M. Kobler à rencontrer de nombreuses personnalités des autorités de Tripoli, notamment "les chefs des états-majors des armées, les chefs des renseignements et du parquet". "Nous estimons que pour que n'importe quel accord politique soit efficace sur le terrain, il faut que toutes les parties chargées de le mettre en oeuvre soient présentes avec nous aujourd'hui", a expliqué le président du Parlement non reconnu. L'émissaire de l'ONU a également tenu à rencontrer à Tripoli des représentants des familles originaires de la ville de Tawerga (272 km à l'est de Tripoli) déplacées par le conflit. "Je m'engage à déployer 100% d'efforts afin que les populations déplacées (rentrent chez elles) en 2016. Tous les enfants doivent pouvoir rentrer chez eux et retourner dans leurs écoles", a déclaré Martin Kobler sur son compte personnel sur Twitter. "La situation sécuritaire doit s'améliorer de manière urgente pour que les familles et les enfants puissent rentrer chez eux", a-t-il insisté. Environ 435.000 personnes ont été déplacées par les combats en Libye, selon l'ONU. La veille, M. Kobler avait rencontré le président du Parlement libyen reconnu, basé à Tobrouk dans l'est du pays, qu'il a tenté de convaincre d'accepter la formation d'un gouvernement d'union nationale. La communauté internationale pousse les factions libyennes à s'entendre afin notamment de mieux lutter contre le groupe autoproclamé Etat islamique (EI) qui a profité du chaos pour renforcer sa base en Libye.