Le 11ème festival de Yennayer s'est ouvert jeudi à Oran avec un mini carnaval "Ayred" pour perpétuer la mémoire, a-t-on constaté. "Ayred symbolise la perpétuation de la culture berbère, qui a su et pu subsister et résister aux occupations successives à travers les siècles, gardant son cachet et son authenticité", a relevé Saâd Zemouche, président de l'association "Numidya", partie organisatrice de la manifestation culturelle. Ayred est un carnaval qui célèbre Yennayer, jour de l'an dans le calendrier amazigh, connu surtout à Tlemcen dans la région de Beni Snouss. Pendant les trois nuits qui précèdent Yennayer, les villageois, les enfants notamment, se déguisent et/ou se couvrent d'un masque pour aller parcourir le village en chantant et en dansant. Un riche programme marque les trois jours du festival, incluant des conférences, des spectacles, des visites guidées et une exposition avec la participation d'une quinzaine d'artisans. Les conférences au programme de cette manifestation traitent, entre autres, de "Yennayer, symbole du renouveau amazigh, une histoire à revisiter", "Yennayer, une fête, une culture et un patrimoine à sauvegarder" et "Yennayer, segment identitaire, pour une journée chômée et payée". Deux randonnées et visites guidées sont programmées, la première au Palais du Bey et la deuxième à Santa Cruz dans les monts du Murdjadjo. Un grand "couscous de Yennayer 2966" sera préparé jeudi soir pour être offert vendredi au public à la Médiathèque d'Oran. D'autres activités sont, par ailleurs, au programme dont un défilé d'habit traditionnel, un spectacle de danse, un récital poétique et des représentations théâtrales. Les festivités auront lieu à la Médiathèque d'Oran, au Théâtre régional "Abdelkader Alloula" d'Oran, à la salle "Es-saada", à l'Université d'Oran et à l'auberge de la localité de Belgaid. Yennayer est le premier jour de l'année amazighe, célébré depuis l'antiquité en Afrique du Nord, témoignant de l'ancienneté de l'histoire des Berbères qui date de plus de 5.000 ans. Le mot "Libyen" ou "Libyque", qui désignait les berbères chez les Pharaons a été découvert dans les plus vieilles transcriptions pharaoniques. La promotion de Tamazight en langue officielle dans l'avant-projet de révision de la Constitution, en vue de la consolidation de l'unité nationale, a été accueillie avec une grande joie par l'association "Numidya" qui a estimé que cet acquis est l'aboutissement d'un long combat.