Le président américain, Barack Obama, a annoncé officiellement la levée des sanctions américaines contre l'Iran, mettant fin à un embargo de dix ans qui a bridé l'économie de ce grand producteur de pétrole. M. Obama a fait savoir dans une lettre adressée samedi aux présidents des deux chambres du parlement américain qu'il avait signé un ordre exécutif pour lever les sanctions contre l'Iran conformément aux engagements pris par les Etats-Unis dans le cadre de la mise en oeuvre du plan d'action global conjoint conclu avec l'Iran en juillet 2014. Il a ajouté qu'il avait délégué au Département du Trésor américain l'exécution de cette ordonnance qu'il mènera en consultation avec le Département d'Etat, en indiquant que toutes les agences gouvernementales américaines sont invitées à la mettre en oeuvre. De son côté, le Bureau du contrôle des avoirs étrangers (OFAC), relevant du Département du Trésor américain a publié samedi sur son site internet les sanctions économiques et financières qui seront annulées conformément à l'accord sur le plan d'action global conjoint. En plus des directives qu'elle a émises concernant la suppression des sanctions sur les secteurs énergétique et financier iraniens, OFAC a également levé l'interdiction sur les importations américaines de tapis, de caviar et des pistaches d'Iran. Cette décision sera effective dès qu'elle sera publiée au registre fédéral. Avec la levée des sanctions, l'Iran retrouvera ses capacités d'exportation de pétrole ainsi que son accès au réseau international de transferts financiers. Les investisseurs et les banques internationales reprendront également leurs relations d'affaires avec l'Iran. Téhéran recevra immédiatement au moins 50 des 150 milliards de dollars de ses avoirs gelés dans des comptes à l'étranger, selon des chiffres rapportés samedi par la presse américaine à Washington. Le Congres, contrôlé par les républicains, a vivement critiqué cet accord, estimant qu'il allait donner à l'Iran l'accès à des dizaines de milliards de dollars en échange d'engagements temporaires auxquels il pourrait facilement renoncer. Mais l'Iran a affirmé que les sommes libérées seront injectées dans la relance économique du pays qui a lancé des plans d'action dans l'énergie, les infrastructures, le transport, l'industrie et l'agroalimentaire. Samedi, l'agence internationale de l'énergie atomique a affirmé que l'Iran a tenu ses promesses concernant l'exécution de cet accord. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry a ensuite confirmé la mise en oeuvre des clauses du plan d'action global conjoint par Téhéran. L'Iran a pris un certain nombre de mesures, y compris le démantèlement de 14.000 centrifugeuses, une réduction considérable de son stock d'Uranium et le retrait du noyau de son réacteur à eau lourde d'Arak. Avec l'annonce de la levée des sanctions, les relations entre Téhéran et Washington semblent entrer dans une phase d'apaisement, après plusieurs années de relations tendues. Samedi, l'Iran a libéré quatre prisonniers américains, dont le journaliste du Washington Post, Jason Rezaian, en échange de six prisonniers iraniens non identifiés, détenus aux Etats-Unis.