La Haute Représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, a refusé jeudi au Parlement européen à Strasbourg que la question du Sahara occidental occupé, une question "politique", soit discutée en dehors de la séance plénière, faisant ainsi avorter ainsi une tentative de la faire sortir de son cadre légal. Lors d'un échange de vues, jeudi matin, avec les membres de la Commission du contrôle budgétaire du Parlement européen sur la décharge 2014 du budget du Service européen d'action extérieure, elle a souligné, en réponse à une question de l'eurodéputé socialiste français, Gilles Pargneaux, que la question du Sahara occidental est "une question à caractère politique", qui devrait être discutée en séance plénière ou au niveau de la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen. Federica Mogherini a signifié, dans sa réponse à l'eurodéputé français, qu'il ne s'agit pas de focaliser seulement sur les aspects humanitaires ou budgétaires de cette question, mais qu'il convient d'appréhender la question du Sahara occidental dans sa globalité. Cette question, a-t-elle insisté, doit être prise en compte à travers sa dimension "essentiellement politique", puisqu'il s'agit, en définitive, de régler le statut final des territoires occupés du Sahara occidental, qui fait l'objet d'un processus de négociations, sous l'égide du Secrétaire général des Nations unies, et conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. La plus ancienne colonie en Afrique, le Sahara occidental a été déclaré en 1964 par l'Onu territoire non-autonome. Il a été occupé de force par le Maroc en 1975, rappelle-t-on. Plusieurs rounds de négociations entre les parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, ont été organisés sous l'égide de l'Onu, mais les pourparlers buttent sur la position de blocage de la partie marocaine en ce qui concerne l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui.