Créé depuis près d'une année suite à la réorganisation du secteur industriel marchand, le groupe public Mécanique a défini son plan d'action pour la période 2016-2022, a indiqué à l'APS son P-dg, Bachir Dehimi. Ce groupe repose sur trois filières industrielles: Equipements industriels et hydrauliques (EIH), machinisme agricole et embarcations de pêche (MAG), et matériels roulants et de travaux publics (MRTP). Pour concrétiser son programme, un contrat de performance sera signé, en février prochain, en vertu duquel le groupe s'engagera vis-à-vis du ministère de l'Industrie et des mines à réaliser ses objectifs, comme il paraphera des contrats de performance avec chacune de ses 38 filiales pour la mise en oeuvre de leurs plans d'actions respectifs. En somme, la feuille de route est axée autour du développement des activités existantes de ce groupe à travers la modernisation de la gamme des produits et l'amélioration de leur qualité, ainsi que des activités complémentaires telles que la fonderie et la sous-traitance, explique le même responsable. Actuellement, le groupe est présent sur le marché à travers notamment la fabrication de moissonneuses-batteuses à Sidi Bel Abbes (1.000 unités/an), de tracteurs Massy-Ferguson à Constantine (2.000 unités/an), de moteurs Mercedes-Benz-Deutz-MTU à Constantine (25.000 moteurs /an) et des engins de travaux publics de la marque allemande Liebherr (500 engins/an) ainsi que la visserie et boulonnerie industrielles. Récemment, le groupe a créé une société de fabrication de matériels agricoles en partenariat avec le constructeur portugais Galucho, qui devra entrer en production au cours de l'année 2016 à Sidi Bel Abbes. Un autre contrat a également été conclu avec la société française Piriou pour la construction de bateaux de pêche et de servitude à Bouharoune: "L'ancienne activité consistait à fabriquer de petites embarcations en bois, alors que nous visons la réalisation de plus grands bateaux de pêche en bois et en métal". En plus de véhicules spéciaux pour la Défense nationale, le groupe produit également des compacteurs de marque espagnole (Europactor) grâce à un partenariat avec l'Entreprise nationale des machines de travaux publics (ENMTP, filiale du groupe public Mécanique). Quant au coût de ces investissements réalisés ou en cours de réalisation, il se chiffre à 42 milliards DA dont 4 milliards DA en autofinancement. Pour ce qui concerne les projets retenus dans le plan 2016-2022, il est prévu la réalisation d'une nouvelle fonderie à Constantine (14.000 à 15.000 tonnes/an) qui viendra renforcer celles de la même wilaya (3.000 t/an) et de la rénovation de celle de Berrouaghia (Alger) d'une capacité de 8.000 t/an. Par ailleurs, le groupe compte renforcer ses investissements dans la production des moyens de fixation (vis et boulons destinés à l'industrie), des vannes pour le secteur des hydrocarbures, les appareils de forage ainsi que les équipements pour les énergies renouvelables. L'autre créneau essentiel retenu par la feuille de route du groupe est celui de la sous-traitance qui sera développée à travers la création de filiales spécialisées dans cette activité tout en accompagnant les sous-traitants privés et en établissant des partenariats avec des étrangers. Il s'agit de constituer "un important réseau de sous-traitance qui représente une activité stratégique parce que complémentaire à celle du coeur du métier de la construction mécanique", explique M. Dehimi. De surcroît, la mise sur pied d'une filiale engineering est également retenue et pour laquelle des négociations sont en cours avec un partenaire français, sachant que le groupe public mécanique recourt jusqu'à maintenant à l'expertise étrangère pour cette activité. Questionné sur l'impact financier des projets déjà réalisés, le même responsable indique que cela avait permis de réaliser un chiffre d'affaires de 51 milliards DA en 2015, soit le quintuple de celui de 2008, et table sur un chiffre d'affaires de 106 milliards DA à la fin de l'échéance du plan 2016-2022. Doté d'un capital de social de 35 milliards DA, ce groupe public, créé à partir de l'ex-SGP Equipag (entreprise publique des industries mécaniques), emploie près de 9.000 personnes. Par Fatima BOUHACI