Aucune mission d'audit concernant l'aide humanitaire accordée par l'Union européenne (UE) aux réfugiés sahraouis des camps de Tindouf en Algérie, n'a été planifiée, a affirmé la Commissaire européenne en charge du Budget et des ressources humaines, Kristalina Georgieva, rejetant une nouvelle fois, les allégations mensongères sur le détournement de cette aide. "Pas moins de 24 missions de suivi et de monitoring ont été effectuées durant l'année 2015 par la Commission européenne dans les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf. Les représentants de la Commission sont présents sur les lieux deux semaines par mois. Dans ce cadre, la commission européenne n'a planifié aucune mission d'audit", a-t-elle déclaré devant la Commission du contrôle budgétaire du Parlement européen. La Commissaire européenne a également affirmé lors de son audition sur la décharge du budget général de l'UE pour l'année 2014, que la Commission participe "activement" aux réunions de coordination sectorielles, qui se tiennent régulièrement à Alger et à Tindouf sur les aspects liés à la santé, à l'assistance humanitaire, à l'assainissement et à l'hygiène de l'eau, et à la sécurité. La vice-présidente de la Commission européenne a exhorté, à l'occasion, les Etats membres de l'Union à accroître leur part dans les efforts engagés par l'UE en matière de fourniture d'aide aux réfugiés sahraouis. Mme Georgieva qui répondaient à des questions écrites qui lui ont été adressées par des eurodéputés, vient ainsi mettre fin, de manière cinglante, aux allégations mensongères du Maroc, accusant les représentants du Front Polisario et l'Algérie, de détourner "systématiquement" et "massivement" l'aide humanitaire destinée aux réfugiés sahraouis. La présentation en juillet dernier devant le Parlement européen de l'état réel du dispositif de l'aide de l'UE aux réfugiés sahraouis, basé sur plus de 30 rapports d'audit, a contrebalancé les allégations marocaines de "détournement d'une partie de l'aide européenne destinée aux populations sahraouies dans les camps de réfugiés." Dans son intervention devant la Commission du contrôle budgétaire au Parlement européen, le directeur général de l'aide Humanitaire et de la Protection civile (ECHO), le danois Claus Serensen, a démonté les arguments "spécieux" de la présidente de la Commission du contrôle budgétaire, l'allemande Ingebourg Grassle, qui avait convoqué la session spécialement pour remettre sur le tapis un rapport daté de 2007 et qui pointe un détournement de l'aide humanitaire aux réfugiés sahraouis. Cette dernière avait effectué en avril dernier, une visite à Dakhla (ville occupée du Sahara occidental) en compagnie du président du groupe d'amitié avec le Maroc, n'a eu de cesse de ressasser ces "rumeurs répandues au Maroc", selon les propos de M. Serensen. Le DG de l'ECHO a présenté le dispositif de contrôle de l'acheminement de l'aide européenne, dispositif qualifié d'extrêmement "rigoureux" et "complet", preuve à l'appui. S'appuyant sur des arguments solides, le responsable de l'ECHO avait précisé à l'assistance que "l'opération se déroule depuis 2003 avec l'établissement de 36 rapports d'audit dont 8 réalisés sur place dans les camps sahraouis".