C'est un cinglant démenti que viennent d'apporter l'Office d'aide humanitaire de la commission européenne (ECHO) et le Programme alimentaire mondial (PAM)au sujet d'un prétendu "détournement" des aides humanitaires destinées aux réfugiés sahraouis. L'acheminement de l'aide humanitaire vers les camps des réfugiés sahraouis se fait dans la «transparence», avec «rigueur» et dans le respect du dispositif de suivi et de contrôle mis en place, ont affirmé vendredi des représentants d'ECHO et du PAM en Algérie. Autrement dit, il est impossible qu'il y ait fuite ou détournement de ces aides, dont la gestion ne relève d'ailleurs ni des responsables algériens ni de ceux du Front Polisario. Cette «mise au point» vient en réaction à l'«exhumation» d'un rapport datant de 2007 par la commissaire européenne au budget, Kristalina Georgieva, dont le but est d'ailleurs, selon le Croissant-Rouge sahraoui (CRS), de «décourager les donateurs d'octroyer leurs aides aux réfugiés». Toutes les étapes d'acheminement des aides humanitaires vers les camps de réfugiés sahraouis, dans le Sud-Ouest algérien (achat, transport, stockage, distribution, etc.) sont soumises à un monitoring qui écarte tout risque de détournement, ont confié à l'APS les représentants du bureau humanitaire de la Commission européenne pour le Maghreb et du Programme alimentaire mondial, respectivement Hervé Caiveau et Francesca Caponera. Mieux, «les aides humanitaires, dont des denrées alimentaires, sont contrôlées dès leur acquisition jusqu'à la distribution aux destinataires. Le contrôle se fait pendant le transport, au niveau de l'entrepôt central, pendant le stockage, au départ des camions vers les camps de réfugiés, au moment même de la distribution ainsi qu'après la réception par les bénéficiaires de l'aide», précise Hervé Caiveau. Ce dernier, tout en rappelant qu'ECHO consacre annuellement 10 millions d'euros aux réfugiés sahraouis, a indiqué que ces aides sont réparties parmi un certain nombre de partenaires, dont le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) et le PAM. Ainsi, selon M. Caiveau, l'acheminement des aides financées par l'UE au profit des réfugiés sahraouis «se fait en fonction des critères établis par l'ensemble de la communauté humanitaire et sous le contrôle de ses partenaires, avec rigueur et en toute transparence». C'est ce qu'affirme de son côté la vice-représentante du PAM en Algérie, Francesca Caponera, qui met en avant l'existence d'un «très fort» système de monitoring pour surveiller et contrôler toute la chaîne d'acheminement des aides humanitaires qui, a-t-elle précisé, sont «chargées dans des conteneurs scellés, ouverts une fois arrivés aux camps des réfugiés». Cela étant, comme pour répondre à l'inquiétude du CRS, les deux donateurs ont exclu le risque (du moins à moyen terme) d'une crise humanitaire dans les campements. Cependant, le PAM et ECHO voient la nécessité d'une mobilisation d'autres bailleurs de fonds afin d'éviter une rupture des stocks actuels peuvent, selon eux, couvrir les besoins humanitaires des réfugiés jusqu'en juillet 2015. A ce titre, Hervé Caiveau a fait part de la détermination d'ECHO à contribuer à la recherche de financements auprès d'autres bailleurs de fonds. Alors que Mme Caponera a fait savoir que le PAM est en alerte, car la contribution des donateurs et des bailleurs de fonds réguliers pour l'année 2014 a diminué par rapport aux années précédentes en raison de la dégradation de la situation humanitaire dans le monde.