L'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura s'est dit "optimiste et déterminé" à avancer dans la voie des négociations pour tenter de mettre un terme à la crise dans ce pays, après une rencontre informelle dimanche à Genève avec le principal groupe d'opposition syrien. "C'est une occasion historique qui ne doit pas nous échapper", a encore déclaré Staffan de Mistura à la presse, en sortant d'une "visite de courtoisie" à la délégation du Haut comité des négociations (HCN, opposition) dans un hôtel de Genève. Le chef de la délégation de Damas a accusé auparavant l'opposition, qui a hésité plusieurs jours avant de se rendre à Genève pour participer aux pourparlers de paix indirects sur la Syrie, de ne pas être "sérieuse", et a répété que le gouvernement n'accepterait aucune précondition à l'ouverture de ces discussions. Les discussions "devaient commencer le 25 janvier. Nous sommes le 31. Nous n'avons pas commencé à temps parce que l'opposition est en retard. C'est le signe qu'ils ne sont pas sérieux", a fustigé Bachar al-Jaafari, ambassadeur syrien à l'ONU et chef de la délégation, qui s'exprimait pour la première fois depuis son arrivée à Genève vendredi.. La délégation de l'opposition a hésité pendant plusieurs jours avant de rallier la Suisse samedi soir, et réclame des garanties sur des gestes humanitaires avant d'entrer dans les discussions. "Nous n'accepterons aucune pré-condition", a rétorqué l'ambassadeur syrien, tout en affirmant que son pays était déterminé à "mettre fin au bain de sang". L'ONU tente d'entraîner pouvoir et opposition dans un processus de discussions indirectes visant à sortir la Syrie de la grave crise qui a fait, selon des estimations, plus de 260.000 morts depuis mars 2011. La résolution de l'ONU adoptée en décembre, qui fixe le cadre de ces discussions, prévoit la mise en place d'une autorité de transition d'ici six mois et des élections à la mi-2017.