Le chef de la délégation de Damas a accusé dimanche l'opposition, qui a hésité plusieurs jours avant de se rendre à Genève pour participer aux pourparlers de paix indirects sur la Syrie, de ne pas être "sérieuse", et a répété que le gouvernement n'accepterait aucune précondition à l'ouverture de ces discussions. "La solution à la crise syrienne ne peut pas advenir sans un engagement sérieux à négocier et à travailler", a lancé Bachar al-Jaafari, ambassadeur syrien à l'ONU et chef de la délégation, qui s'exprimait pour la première fois depuis son arrivée à Genève vendredi. Les discussions "devaient commencer le 25 janvier. Nous sommes le 31. Nous n'avons pas commencé à temps parce que l'opposition est en retard. C'est le signe qu'ils ne sont pas sérieux", a-t-il fustigé. La délégation de l'opposition a hésité pendant plusieurs jours avant de rallier la Suisse samedi soir, et réclame des garanties sur des gestes humanitaires avant d'entrer dans les discussions. "Nous n'accepterons aucune pré-condition", a rétorqué l'ambassadeur syrien, tout en affirmant que son pays était déterminé à "mettre fin au bain de sang". Il a dénoncé les "ingérences étrangères" dans le conflit syrien et répété que son gouvernement était "déterminé à combattre les terroristes et faire appliquer la loi". "Le peuple syrien fait face aux terroristes. Des Australiens, des Ouzbeks, des Tchétchènes. Ils viennent par milliers du monde entier, infiltrent nos frontières, et deviennent "une opposition modérée". Ne me dites pas que ces gens ont quelque chose à faire du peuple syrien", a-t-il poursuivi. Outre les éléments de l'organisation autoproclamée Etat islamique (EI, Daech), qui occupent une large part du territoire syrien, Damas considère comme "terroristes" tous les groupes de la rébellion qui combattent le gouvernement. "Nous ne parlons pas aux terroristes", a répété M. Jaafari. L'ONU tente d'entraîner pouvoir et opposition dans un processus de discussions indirectes visant à sortir la Syrie de la grave crise qui a fait, selon des estimations, plus de 260.000 morts en cinq ans. La résolution de l'ONU adoptée en décembre, qui fixe le cadre de ces discussions, prévoit la mise en place d'une autorité de transition d'ici six mois et des élections à la mi-2017.