La lutte anti-colonialisme s'est poursuivie à Mascara après la résistance populaire menée par l'Emir Abdelkader, jusqu'à la révolution de novembre 1954, a affirmé samedi à Mascara le président de l'Association des anciens du ministère de l'Armement et des Liaisons générales (MALG), Dahou Ould Kablia. S'exprimant lors d'une conférence organisée au lycée "Djamel-eddine El Afghani" par l'Association des anciens élèves de Mascara, M. Ould Kablia a fait savoir que "la flamme du combat contre le colonialisme s'était ravivée à Beni Chougrane (Mascara) en 1914, par le rejet de la politique d'enrôlement obligatoire (service militaire obligatoire), adoptée par la France coloniale". Cette politique tendait à mobiliser les Algériens aux côtés de la France pour faire face à la menace que constituait l'Allemagne durant la première Guerre mondiale (1914-1918). L'ancien ministre de l'Intérieur a, dans ce sens, évoqué "la répression énergique" menée par l'ordre colonial pour étouffer la révolte populaire. La France avait, à ce titre, tué un grand nombre d'Algériens et déporté d'autres vers des pays aussi lointains que la Nouvelle Calédonie, outre ceux qui se faisaient déplacer, par force, d'une région du pays à une autre. Selon M. Ould Kablia, "la première cellule du mouvement national a été créée officiellement en 1935 à Mascara", lorsque Messali Hadj avait désigné Ali Bennehari, président de la cellule du parti l'Etoile nord-africaine à Mascara, et en le chargeant du recrutement des militants et de la distribution de la revue "El Ouma" ( publiée par le parti), avec le concours de Mustapha Stambouli, Baghdad Boumediène et d'autres. M. Ould Kablia a également souligné qu'en 1937, Messali Hadj avait installé à Mascara un siège régional rayonnant sur les wilayas de l'Ouest et du Sud-ouest, et placé Mustapha Stambouli à la tête de la circonscription de Mascara, composée des wilayas de Mascara et Relizane. Le président de l'Association des anciens du MALG a, en outre, relevé que le 8 mai 1945 (fin de la seconde Guerre mondiale), de grandes manifestations populaires avaient été organisées du quartier populaire de "Baba Ali" jusqu'au centre-ville de Mascra, en présence de dizaines de militants. Des manifestants ont été arrêtés par les forces coloniales, qui avaient également placé Mustapha Stambouli en résidence surveillée à Mecheria. De nombreux jeunes de la wilaya avaient rejoint l'Organisation spéciale (OS) à partir 1947, dont dix ont été arrêtés en 1950. Cependant, l'esprit révolutionnaire n'a pas reculé à Mascara où le Martyr Larbi Ben M'hidi avait planifié une opération militaire à Bouhanifia, la nuit du 1er Novembre en 1954, qui avait malheureusement échoué, a-t-il enchaîné. La Révolution a été déclenchée à Mascara par de valeureux moudjahidine comme Mohamed Laichoubi et Aichouba Cheikh, qui étaient chargés de la structuration d'autres moudjahidine au sein de la Zone 6 de la Wilaya cinq historique, qui comprenait également la wilaya de Saïda, a témoigné M.Ould Kablia. La conférence avait constitué une occasion pour primer des élèves des lycées "Mahieddine Benmustapha Er-Rachedi" et "Djamel-eddine El Afghani", lauréats d'un concours culturel.