HAFEDH (camps des réfugiés sahraouis) - Le Ministre sahraoui des Affaire étrangères, Mohammed Salem Ould Salek, a indiqué vendredi à Chahid Al-Hafedh, que la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental, l'exploitation illégale par le Maroc de richesses sahraouies et l'organisation du référendum sur l'autodétermination, sont les trois dossiers qui seront abordés par les responsables sahraouis et le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Dans une déclaration à l'APS, M. Ould Salek a indiqué que la visite de M. Ban Ki-moon de Smara (camps des réfugiés) et des territoires libérés (Bir Lehlou), prouve l'importance de la question sahraouie et démontre les efforts et la détermination de l'ONU pour mettre un terme à cette colonisation marocaine. M. Ban Ki-moon effectuera samedi une visite dans les camps des réfugiés sahraouis et dans les territoires libérés à Bir Lehlou. Le chef de la diplomatie sahraouie a indiqué que lors de cette rencontre avec M. Ban, les responsables sahraouis vont insister sur l'urgence de l'organisation du référendum de l'autodétermination du peuple sahraoui. La Minurso doit achever sa mission pour laquelle a été engagée depuis 1991, en organisant un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, a souligné M. Ould Salek, affirmant que cette question sera abordée avec M.Ban, à l'occasion de sa visite. L'élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'Hommes dans les territoires occupés sera également évoqué, a indiqué M. Ould Salek, ajoutant que la partie sahraouie va exiger que des enquêtes soient faites sur les violations, les dépassements, les exactions et la pratique de la torture par les forces d'occupation marocaines contre les Sahraouis. ‘‘ Nous soulèverons toutes ces questions '‘, a-t-il notamment indiqué. La question des ressources sahraouies et l'exploitation illégale par le Maroc de ces richesses sera, également, abordée. ‘‘ Nous allons exiger l'arrêt immédiat de ces pratiques coloniales '‘, a ajouté le responsable sahraoui, indiquant que les Nations Unies doivent assumer leur responsabilité quant à l'application des résolutions internationales. ‘‘ Le combat de notre peuple jouit d'une solidarité internationale très forte et très grande. C'est grâce à cette solidarité internationale à travers l'Europe, l'Afrique l'Asie et l'Amérique latine, que la question du Sahara occidental se trouve sur la table du Conseil de sécurité et sur l'agenda de l'ONU '‘, a-t-il affirmé, soulignant que cette solidarité évolue d'une manière ‘‘ continue '‘. 40 années de combat, 40 années de réalisations et d'avancées La République arabe sahraouie démocratique (RASD) a démontré, après quarante ans de sa proclamation, que la RASD était une réalité nationale, régionale et internationale, a relevé le chef de la diplomatie sahraouie. Sur le plan national, a expliqué M. Ould Salek, le peuple sahraoui était toujours indépendant comme il a été confirmé par la Cour de justice internationale, lorsqu'elle avait rendu son verdict dans lequel elle avait affirmé que le Sahara occidental n'a jamais fait partie du Maroc, alors que le peuple sahraoui avait proclamé sa République après un combat contre le colonisateur espagnole. ‘‘ La proclamation de la RASD est conforme avec la légalité internationale et aujourd'hui la communauté internationale et l'ONU ne reconnaissent pas la +prétendue+ souveraineté de l'occupant marocain sur le Sahara occidental '‘, a-t-il encore soutenu. Une réalité régionale, selon le diplomate sahraoui, parce que l'environnement avoisinant la RASD ne reconnait pas également cette souveraineté marocaine sur ces territoires, comme elle est une réalité continentale, du fait que la République sahraouie est un membre à part entière de l'Union africaine (UA), et membre fondateur de cette institution, a notamment expliqué Ould Salek qui a rappelé que le Maroc se trouve aujourd'hui le seul pays africain qui n'est pas membre de l'UA. Le Sahara occidental est reconnu par plus de 84 pays à travers le monde, faisant qu'il est une réalité internationale, a-t-il noté dans le même contexte. Il a rappelé que lors du 14ème congrès du Front polisario, les Sahraouis étaient unanimes sur des objectifs et des priorités à mener désormais, expliquant que la première des priorités est l'indépendance du peuple sahraoui et que le Front polisario est le représentant légitime du peuple sahraoui. Le troisième point sur lequel porteront les discussions entre le SG de l'ONU et les responsables sahraouis est relatif à la détermination du peuple sahraoui à poursuivre sa lutte jusqu'à l'aboutissement de son droit à l'autodétermination et son indépendance, a encore indiqué le responsable sahraoui. Ouvrer pour mettre un terme à la colonisation Le ministre sahraoui a accusé l'Espagne d'être responsable de la division du territoire sahraoui, de l'exploitation illégale des richesses sahraouies par l'occupant marocain, en signant des accords à travers l'UE avec le Maroc, dénonçant, en même temps, le génocide commis par l'occupant marocain contre le peuple sahraoui. ‘‘ L'Espagne doit assumer sa responsabilité historique envers le peuple sahraoui '‘, a-t-il rappelé. ‘‘ La politique irresponsable, menée par le roi Mohammed VI, par le chantage et la fuite en avant met en danger la paix et la sécurité dans toute la région '‘, a-t-il mis averti, indiquant que le Conseil de sécurité de l'ONU est devenu une partie du problème, parce qu'au sein de cette institution, il y a particulièrement un pays, la France, qui soutient le Maroc dans son ‘‘ intransigeance '‘ et ses obstacles pour bloquer le processus de règlement du conflit. Le responsable sahraoui s'est félicité, par ailleurs, des décisions prises récemment par la Cour de justice européenne (CJUE) et du Parlement européen, et du soutien de toutes les organisations internationales des droits de l'Homme qui condamnent le Maroc pour ces violations quotidiennes contre les Sahraouis pacifistes. ‘‘ Toutes ces organisations appellent à l'organisation du référendum l'autodétermination du peuple sahraoui, le plus vite possible '‘, a-t-il encore dit, affirmant que la seule solution pour le conflit passe par l'exercice du peuple sahraoui de son droit légitime à l'autodétermination.