La Journée mondiale de la femme, célébrée le 8 mars de chaque année, intervient cette année en Algérie au lendemain de l'amendement de la constitution qui a consacré de nouveaux acquis pour la femme, en attendant une évolution positive des mentalités et de certaines pratiques prévalant dans la société. Ainsi, les efforts incessants de l'Algérie visant la promotion et la protection des droits de l'homme ont favorisé la création de conditions appropriées d'un environnement politique, juridique, économique et social qui octroie à la femme algérienne une place et un rôle déterminant dans le dispositif de transformation sociale. A ce propos, la révision constitutionnelle de 2008 qui, à travers l'article 31 bis, garantit aux femmes une présence de 30% au minimum au sein des assemblées élues aux niveaux national et local, a donné une traduction concrète à la représentation des femmes. C'est dans ce sens que la loi relative aux partis politiques a prévu des mesures incitatives en faveur des formations politiques, afin qu'elles ouvrent à promouvoir davantage la participation politique de la femme. A cet égard, l'application de l'ensemble de ces nouvelles mesures, lors des premières échéances électorales organisées après les réformes politiques, à savoir les élections législatives de mai 2012, a abouti à l'élection de 146 femmes au sein de l'Assemblée populaire nationale, soit 31,60% du total des 462 sièges de l'APN, alors que taux n'était que de 8% lors de la précédente législature. Le vaste processus de réformes institutionnelles, politiques et socio-économiques engagé en 2011 a abouti récemment par l'adoption des amendements de la constitution avec pour objectif d'élargir davantage les espaces démocratiques et d'asseoir une gouvernance performante. Cette nouvelle révision de la constitution s'inscrit dans la dynamique globale des réformes engagées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, devant conduire à la consécration de l'Etat de droit, au renforcement de la démocratie participative en prenant en charge la pluralité de la composante du peuple algérien. Les amendements apportés à la constitution affirment, en effet, la parité homme-femme sur le marché de l'emploi et encouragent la promotion de la femme aux postes de responsabilité dans les institutions publiques. Dans son message à l'issue de l'adoption de la constitution amendée, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait estimé que "la parité ne manquera pas de créer une dynamique réelle au sein de notre société et constituera une avancée considérable des libertés démocratiques dans notre pays". Le chef de l'Etat avait relevé, cependant, que "ce qui est projeté aujourd'hui ne se réalisera, avec efficience, qu'avec le recul salvateur du temps qui favorisera, à terme, une évolution positive des mentalités". En outre, la loi organique, promulguée en 2012, fait obligation aux partis politiques de consacrer aux femmes un taux égal ou supérieur au tiers dans leurs listes de candidature dans le cadre d'une compétition ouverte sans discrimination aucune. Dans la même dynamique, le président de la République avait appelé le gouvernement à prendre les "mesures adéquates" afin que les femmes soient sensibilisées sur leurs droits spécifiques, civils et politiques. Il avait relevé, à la même occasion, que "la femme est en droit, conformément au principe de l'égalité des chances et abstraction faite du genre, d'accéder aux postes officiels politiques et administratifs de l'Etat, des organisations de la société civile, des partis et autres organismes". D'autre part, une loi criminalisant tout acte de violence à l'égard des femmes a été adoptée par le Parlement. Considérée comme un pas supplémentaire vers la préservation des droits de la femme en Algérie, cette loi criminalise, notamment, la violence conjugale, le harcèlement de rue et la dépossession des biens de la femme par l'époux. Dans ce sens, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem, avait souligné que la protection de la femme s'articule autour de deux axes, à savoir les textes de loi et la sensibilisation, précisant au sujet de ce dernier point, qu'il doit se faire avec la participation de la société civile, la mosquée et les médias. Pour leur part, les associations activant dans le domaine des droits de la femme ont salué toutes les actions des pouvoirs publics visant à préserver les droits de la femme, tout en plaidant pour la mise en œuvre des lois relatives à la lutte contre la violence faite aux femmes. Elles ont fait état, à cet égard, d'autres formes de violence que subit la femme quotidiennement, du fait des "mentalités obsolètes prévalant encore dans notre société".