La moyenne du volume d'eau potable fournie aux populations de la wilaya de Mila a légèrement augmenté en 2015 pour atteindre 130 litres par jour et par habitant, soit 4 litres de plus par rapport à 2014, a indiqué, mardi à l'APS, le directeur des ressources en eau, Ramdane Bouchaïr. Le taux de couverture par le réseau d'alimentation en eau potable (AEP) est passé à 93 % en milieu urbain et à 78 % en milieu rural, malgré l'accroissement du nombre d'habitants, et devra s'améliorer davantage grâce aux investissements publics engagés dans ce secteur, estimés à 11,28 milliards de dinars, a ajouté ce responsable. Un programme d'investissement qui permettra, dans les cinq prochaines années, d'augmenter le volume d'eau mobilisé et de répondre aux besoins des populations, a affirmé M. Bouchaïr. Le ministre des Ressources en eau et de l'environnement, Abdelouahab Nouri, avait annoncé, lors d'une récente visite à Mila, l'octroi d'une enveloppe de 3 milliards de dinars pour la réhabilitation de la conduite principale approvisionnant 10 communes du Centre et du Nord de la wilaya à partir du barrage de Beni Haroun. L'étude de cette opération, qui touche à sa fin, sera suivie par l'inscription du projet et l'engagement des travaux, selon le directeur des ressources en eau qui a rappelé que cette conduite est affectée par de multiples fissures qui ont rendu "problématique" le transfert quotidien de près de 54.000 m3 de la station de pompage d'Ain Ettine. D'autres projets ont été inscrits pour alimenter en eau potable 17 communes non encore approvisionnées. La seule commune de Sidi Khelifa a bénéficié de 500 millions de dinars à cet effet, a noté M. Bouchaïr avant d'affirmer également qu'une opération d'AEP devant toucher 35 agglomérations rurales réparties sur 18 communes avance sur une "cadence soutenue". Par ailleurs, le directeur des ressources en eau de la wilaya de Mila a tenu à infirmer l'existence d'un quelconque phénomène d'envasement du barrage de Beni-Haroun. Il a souligné que cet ouvrage hydraulique "stratégique" qui emmagasine actuellement un milliard de m3, bénéficie d'un "suivi continu" des pouvoirs publics, que ce soit au niveau local ou central. De son côté, le directeur de l'exploitation de l'ouvrage, Azzedine Manaâ, a indiqué à l'APS que l'envasement reste un "phénomène naturel" dans tous les barrages du monde "tant que son niveau, pris en compte lors des études, est acceptable". Des actions de reboisement, de correction torrentielle et des lâchers d'eau sont régulièrement effectués pour réduire ce phénomène, selon M. Manaâ qui a relevé que la montée de boues observée près du pont Bougherdaïne "affecte davantage les fondations de cet ouvrage d'art que la capacité de stockage du barrage". Le même responsable a expliqué cette montée par les déblais jetés à l'extrémité du bassin du barrage par un opérateur privé "actuellement poursuivi par la justice". Le directeur de l'exploitation du barrage a conclu en affirmant également que l'Agence nationale des barrages et transfert (ANBT) "procédera, durant l'été lorsque le niveau des eaux baissera, à l'enlèvement des boues".