« Je ne veux plus entendre parler du 1 sur 3. Il est inadmissible que dans une région capitale de l'eau comme Beni Haroun, dont le barrage devra alimenter six wilayas, des communes soient privées d'eau ». C'est ce qu'a dit le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, lors de sa visite, hier, dans la wilaya de Mila. Le ministre a exigé « des solutions en attendant que les projets en cours se concrétisent ». Pour rappel, la wilaya de Mila connaît quelques insuffisances en matière d'approvisionnement en eau. Sur les 32 communes qu'elle compte, 13 seulement ont de l'eau au quotidien, 7 n'en ont droit qu'un jour sur trois. Le ministre a appelé à des efforts pour « améliorer la distribution de l'eau potable aux populations d'ici le mois de juin ». « Je ne tolérerai le un sur deux que s'il y a vraiment des contraintes qui le justifient », a lancé Necib aux responsables locaux. Des propositions peuvent être faites, à l'instar du forage pour les communes rurales qui ne voient leurs robinets couler qu'« entre deux et trois heures seulement », selon des responsables. La wilaya a déjà engagé des travaux de réhabilitation des réseaux d'AEP pour les populations de Grarem. Un projet qui devra être réceptionné en décembre 2015. Un autre est aussi engagé au profit de l'AEP de la ville de Mila, il sera réceptionné en février 2016. Le ministre a inspecté plusieurs infrastructures hydriques destinées à l'alimentation en eau potable et à l'irrigation. Il a eu droit à des explications de la part des responsables de l'hydraulique de la wilaya, de l'Agence des barrages et transfert et de l'ADE sur le système de sécurisation et du schéma d'approvisionnement en eau, à partir du barrage de Beni Haroun, la plus grande infrastructure hydrique en Algérie. Elle emmagasine actuellement un milliard de mètres cubes d'eau, mais il y a des rejets importants qui vont directement en mer. Un volume qui « avoisine 5,6 milliards m3, soit cinq fois sa capacité actuelle », selon les explications d'un responsable de l'ANBT. Le ministre a exigé que l'on lance une étude avec des bureaux spécialisés pour « trouver une solution, tel un ouvrage de prise pour récupérer cette eau ». Le barrage de Beni Haroun, qui a été mis en eau en 2003, est doté d'un système d'auscultation propre qui, relié par GPS, donne des informations instantanées. Il vient d'être relié par caméra qui lui permet « de suivre aussi en direct les déversements », a-t-on expliqué. Par ailleurs, le ministre a démenti, en présence du wali, l'information selon laquelle l'eau de Beni Haroun est polluée. Les eaux se renouvellent chaque année, sans compter les transferts, explique-t-il. A Aïn Kercha, dans la wilaya d'Oum El Bouaghi, le ministre a inspecté la station de pompage et les travaux de transfert des eaux à partir du barrage d'Oued Athménia. La wilaya d'Oum El Bouaghi dispose, pour son approvisionnement, des eaux souterraines et du barrage d'Aïn Dalia.