Les Béninois sont appelés aux urnes dimanche pour le deuxième tour du scrutin présidentiel pour déparager les deux candidats finalistes, le Premier ministre sortant Lionel Zinsou et l'homme d'affaires Patrice Talon. M. Talon, 57 ans, devenu un des plus influents entrepreneurs du pays, bénéficie, pour le second tour, du précieux soutien de 24 candidats au premier tour, dont Sébastien Ajavon, l'autre homme d'affaires candidat qui s'est imposé comme le troisième homme en obtenant 22% des voix. M. Zinsou, 61 ans, désigné candidat des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE, au pouvoir), a aussi été adoubé par deux grands partis d'opposition, rassemblant derrière lui une écrasante majorité de députés de l'Assemblée Nationale. Ce soutien ne s'est pourtant pas traduit par un large succès au premier tour, où il a devancé son principal rival d'à peine 100.000 voix. Le Bénin, un pays de 10,6 millions d'habitants, est le premier Etat d'Afrique francophone à avoir entamé une transition démocratique au début des années 1990. Mais le chômage, notamment des jeunes, la corruption, la santé et l'éducation seront les principaux défis du prochain président. Peu diversifiée, l'économie du pays s'appuie essentiellement sur l'agriculture et le commerce de transit et de réexportation vers son voisin et principal partenaire, le Nigeria. Les résultats du premier tour et la date du second tour n'ayant été confirmés par la Cour Constitutionnelle que dimanche dernier, les candidats n'ont eu que cinq jours pour retourner sur le terrain et tenter de convaincre les Béninois, la campagne prenant fin vendredi à minuit. Les deux candidats ont débattu jeudi soir pendant deux heures en direct sur un plateau de la télévision nationale, une première au Bénin. Trente-trois candidats, un record, se sont présentés lors du premier tour de cette élection, qui s'est déroulée dans le calme le 6 mars. Le banquier d'affaires franco-béninois Lionel Zinsou est arrivé en tête, suivi de très près par Patrice Talon (27,11% contre 23,52%). Les deux finalistes s'affrontent pour succéder au chef de l'Etat Thomas Boni Yayi qui se retire après deux mandats, conformément à la Constitution.