La coalition arabe menée par l'Arabie saoudite au Yémen a entraîné la mort de plus de 3.200 civils dans ce pays, a déploré vendredi le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme. ‘‘Il semblerait que la coalition est responsable de deux fois plus de victimes civiles que toutes les autres forces réunies'‘, a déclaré le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, cité dans un communiqué. ‘‘Ils ont frappé des marchés, des hôpitaux, des cliniques, des écoles, des usines, des réceptions de mariage - et des centaines de résidences privées dans des villages, des villes, y compris dans la capitale Sanaa. Malgré de nombreuses démarches internationales, ces terribles incidents continuent de se produire avec une régularité inacceptable'‘, a-t-il dénoncé. Il a fustigé ‘‘le carnage'‘ causé mardi par les frappes aériennes de la alliance arabe sur le marché de Khamis, au nord du Yémen. D'après le Haut-Commissaire, ces raids aériens ont tué 106 civils, dont 24 enfants. Il a indiqué que des membres de son bureau se sont rendus sur les lieux de l'attaque mercredi. ‘‘Le personnel des droits de l'Homme de l'ONU n'a pu trouver aucune preuve de tout affrontement armé ou objet militaire significatif dans le secteur au moment de l'attaque, au-delà de la présence d'un point de contrôle à quelque 250 mètres du marché'‘, a rapporté un porte-parole du Haut-Commissariat, Rupert Colville, dans un point de presse. Le porte-parole de la coalition menée par l'Arabie saoudite a affirmé que le raid visait un ‘‘rassemblement de miliciens'‘. Selon l'ONU, le conflit au Yémen a fait près de 6.300 morts, dont près de la moitié des civils (3.218), depuis l'intervention en mars 2015 de la coalition menée par l'Arabie saoudite contre les rebelles chiites Houthis, qui contrôlent toujours Sanaa et de larges parties du nord et de l'ouest du pays.