Quelque 130 personnes, dont des femmes et enfants, ont été tuées dans une salle de mariage au Yémen touchée par un bombardement imputé à la coalition menée par l'Arabie saoudite contre les rebelles Houthis, a déploré hier le Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'homme. «Si ces chiffres sont aussi élevés que suggérés, cela pourrait être l'incident le plus meurtrier depuis le début du conflit», a déclaré un porte-parole du Haut-commissaire, Rupert Colville, lors d'un point de presse à Genève. Un précédent bilan fourni de sources sanitaires faisait état de 40 morts. La coalition dominée par des monarchies du Golfe mène une campagne aérienne intensive au Yémen contre les Houthis, qui se sont emparés de vastes régions du pays dont la capitale Sanaa depuis juillet 2014. Elle a été à plusieurs reprises accusée d'avoir commis des «bavures» lors de ses raids, notamment sur une usine d'embouteillage d'eau en août dans la province septentrionale de Hajja (17 civils tués), sur des résidences d'employés d'une centrale électrique en juillet à Mokha (65 civils tués) et sur une usine laitière en avril dans la ville occidentale de Hodeida (35 civils tués). D'autres raids ont visé des dépôts d'armes et de munitions aux mains des rebelles à Sanaa, mais des explosions secondaires ont fait des dizaines de victimes civiles. Depuis l'escalade du conflit en mars, quelque 5000 personnes ont été tuées et 25.000 blessées, dont un grand nombre de civils, selon l'ONU