L'accord signé vendredi entre l'Union européenne (UE) et la Turquie sur les migrants illustre un "double discours" adopté par les dirigeants européens, a affirmé samedi à Londres, l'ONG Amnesty international. L'organisation a estimé, dans un communiqué, que l'accord démontre la "détermination européenne à tourner le dos au migrants en plein crise mondiale de l'exil". "Les dirigeants européens ont finalement choisi les renvois forcés des réfugiés plutôt que leur protection, le cynisme d'un marchandage avec la Turquie sur le dos des réfugiés et des migrants plutôt que le respect du droit", a regretté l'ONG. L'Accord a été également qualifié d' "horrible choix" et l'UE critiquée pour avoir "foulé aux pieds ses valeurs et ses propres règles en qualifiant la Turquie de pays sûr pour les réfugiés et les migrants alors que, sur place, tout montre que ce n'est pas le cas". L'Europe a choisi de "claquer la porte au nez" des réfugiés syriens et d'autres pays qui n'ont de choix que de fuir leur pays vivant des conflits et ne demande que d'être en sécurité, soutien l'ONG. L'accord conclu vendredi à Bruxelles, prévoit le renvoi vers la Turquie de tous les nouveaux migrants qui arriveront à partir de dimanche sur les îles grecques, y compris les demandeurs d'asile comme les Syriens fuyant la guerre. En contrepartie, la Turquie recevra l'aide et des "concessions politiques", selon des critiques à Londres. Le directeur d'Amnesty International pour l'Europe et l'Asie centrale, John Dalhuisen, a déclaré que la décision prise est "incompatible" avec le respect du droit international et européen. L'ONG a qualifié toute décision de renvoyer un migrant d'"illégale" et "immorale". Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) avait indiqué vendredi que la garantie du droit d'asile doit être prioritaire dans la mise en œuvre de l'accord entre l'UE et la Turquie sur les migrants cherchant à entrer en Europe. "Les réfugiés ont besoin de protection et pas de rejet", avait déclaré le HCR.