De nombreux réfugiés et demandeurs d'asile, y compris des mineurs, continuent de rencontrer des difficultés économiques et de vivre dans le dénuement, a indiqué Amnesty international dans son rapport 2013 concernant l'Italie. "Face à cette situation, certaines juridictions de pays de l'Union européenne ont suspendu les renvois vers l'Italie en vertu du Règlement Dublin", a souligné AI, estimant que "bien souvent, les pouvoirs publics n'ont pas répondu aux besoins des "réfugiés et demandeurs d'asile", ni protégé leurs droits. Evoquant les conditions de vie dans les centres de détention pour migrants en situation irrégulière, l'ONG a affirmé qu'elles ne répondaient pas aux normes internationales. "Les garanties juridiques relatives au renvoi de ces migrants dans leur pays d'origine ont été bafouées à de nombreuses reprises" a relevé l'ONG, pour qui les travailleurs migrants étaient "souvent exploités, vulnérables aux mauvais traitements", et "n'avaient en outre pas facilement accès à la justice". "Les politiques italiennes en matière d'immigration ne respectaient pas les droits des migrants à l'emploi, à la justice et à des conditions de travail justes et favorables", a souligné AI. En septembre, le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe a dénoncé le traitement réservé aux réfugiés, aux demandeurs d'asile et aux migrants, a rappelé la même source. "Il a notamment critiqué l'absence de mesures d'intégration des réfugiés, la misère dans laquelle ils vivaient, les conditions de détention dégradantes des migrants en situation irrégulière, et les risques de violations des droits humains découlant d'accords conclus avec des pays comme l'Egypte, la Libye et la Tunisie", a précisé AI. A titre d'exemple, l'ONG s'est référée à une conclusion de la Cour européenne des droits de l'homme, en février dernier, selon laquelle "l'Italie, en refoulant des migrants et des demandeurs d'asile africains en haute mer, avait violé l'obligation internationale relative aux droits humains qui était la sienne de ne pas renvoyer des personnes dans des pays où elles risquaient d'être victimes de violations de leurs droits". AI a rappelé le nouvel accord signé le 3 avril dernier, entre l'Italie et la Libye, relatif au contrôle des migrations. "Les pouvoirs publics italiens voulaient s'appuyer sur la Libye pour endiguer les flux migratoires, mais fermaient les yeux sur le risque de graves atteintes aux droits fondamentaux que couraient les réfugiés, les demandeurs d'asile et les migrants dans ce pays", a déploré l'ONG. La Libye s'est engagée à renforcer les contrôles à ses frontières pour empêcher les migrants de quitter son territoire, tandis que l'Italie devait organiser des formations et fournir du matériel pour améliorer ces contrôles, a rappelé l'ONG, relevant cependant que cet accord "n'incluait pas de garantie effective en matière de droits humains et ne prenait pas en considération les besoins de protection internationale des migrants".