Les discussions de paix indirectes entre le gouvernement syrien et l'opposition qui ont débuté lundi à Genève sous l'égide de l'ONU se poursuivent avec des divergences autour de la transition politique et le sort du président syrien Bachar al-Assad dont le départ est mis comme condition préalable par l'opposition pour relancer le processus de paix dans le pays. Après avoir qualifié l'atmosphère des discussions de "positive", le chef de la délégation du gouvernement syrien, Bachar Jaafari a critiqué l'attitude du Haut comité des négociations (HCN) qui ne semble pas être réactive. "Nous avons des instructions claires de nous engager sérieusement dans ces discussions, mais l'autre partie (opposition) ne réagit pas sérieusement", a déclaré le négociateur syrien. Certaines factions de l'opposition considèrent le départ du président al-Assad comme une condition préalable pour relancer le processus de paix dans le pays. A l'issue de sa rencontre avec l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, M. Jaafari a expliqué que le sort du président, Bachar al-Assad, est exclu des négociations de paix en cours à Genève. "Le président al-Assad n'a rien à voir avec les discussions intersyriennes", a indiqué M. Jaafari, également ambassadeur de Syrie auprès de l'ONU. La délégation du gouvernement syrien a affirmé à cette occasion avoir déjà soumis au médiateur de l'ONU des "principes fondamentaux" pour faciliter une solution politique en Syrie. Les pourparlers indirects de Genève visent à mettre en place un organe de transition dans six mois, élaborer une nouvelle Constitution et organiser les élections législatives et présidentielle dans 18 mois. Ces discussions doivent aboutir sinon à un accord de paix, au moins à une feuille de route sur le processus de paix dans ce pays déchiré par cinq ans de conflit, selon l'ONU. La vision de l'organe de transition entre les parties en conflit est différente. L'opposition pour sa part, réclame un organe ayant les pleins pouvoirs et dans lequel le président syrien n'aurait aucun rôle, néanmoins, pour Damas cet organe de transition ne peut être qu'un gouvernement élargi à quelques ministres d'opposition dirigé par al-Assad. L'émissaire de l'ONU a demandé aux deux parties à "se montrer réaliste" et à entrer dans le vif des débats avant jeudi soir, quand les négociations feront pause d'une dizaine de jours. Réunion entre Moscou et Washington sur le suivi de la trêve Sur le terrain, des combats continuent à faire rage autour de la cité antique de Palmyre dans le centre de la Syrie, entre les forces gouvernementales et l'organisation terroriste autoproclamée "Etat islamique" (Daech/EI) qui veut reprendre la ville. Ces dernières attaques ont créé des tensions entre les deux grandes puissances, l'armée russe accusant l'armée américaine de ne pas vouloir discuter du suivi de la trêve. Dans ce contexte, et à la demande de Moscou une réunion entre les chefs des diplomaties américaine, John Kerry, russe, Serguei Lavrov, et le président russe Vladimir Poutine, se tiendra mercredi pour évoquer les moyens de "faire avancer efficacement le processus politique en Syrie", a confirmé le Krémlin. Il sera également question de renforcer la coopération russo-américaine en vue de surmonter la crise syrienne, a ajouté le Kremlin. Moscou a critiqué auparavant l'attitude "inacceptable" de l'armée américaine dans le suivi de la trêve en Syrie soulignant que la Russie va suivre de manière "unilatérale" les règles de la mise en £uvre du cessez le feu "en cas d'absence de réaction de la part des Etats-Unis". Cependant, le niveau de violence en Syrie avait "considérablement diminué", depuis la mise en oeuvre le 27 février du cessez-le-feu, ont indiqué les chefs de diplomaties russe et américaine.