L'armée russe a entamé mardi le retrait de la majeure partie de son contingent militaire, une décision prise au moment où un nouveau round de négociations indirectes entre des représentants du gouvernement et de l'opposition se tenait à Genève.. Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi le retrait de la majeure partie du contingent militaire déployé en Russie depuis le 30 septembre, suite à un entretien avec son homologue syrien, Bachar Al-Assad. "La tâche qui avait été demandée à notre ministère de la Défense et aux forces armées a été globalement accomplie et j'ordonne donc au ministère de la Défense d'entamer le retrait de la majeure partie de nos contingents", a déclaré M. Poutine. Cette annonce, qui intervient alors que le conflit en Syrie entre dans sa sixième année, a eu lieu au moment où a débuté à Genève un nouveau cycle de négociations (Genève 3) entre des représentants du gouvernement et de l'opposition. Néanmoins, selon un communiqué du Kremlin, "pour permettre la surveillance de la trêve dans les combats (entrée en vigueur le 27 février), la partie russe conserve sur le territoire syrien un site de maintenance de vols". Après l'annonce par Moscou du retrait de la majeure partie de son contingent militaire déployé en Syrie depuis le 30 septembre, la présidence syrienne a, toutefois, affirmé que la Russie continuerait à la soutenir dans sa lutte contre le terrorisme. L'annonce du retrait saluée par l'ONU Le Conseil de sécurité de l'ONU tout comme l'Iran, par la voix du ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, ont jugé "positive" l'annonce du retrait des équipements russes de la Syrie. L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a estimé mardi que le retrait partiel russe du pays était un "développement positif" et a espéré que cette opération aurait "un impact positif" sur les négociations de Genève. Selon la Maison Blanche lundi soir, M. Poutine a évoqué par téléphone avec son homologue américain Barack Obama "le retrait partiel" des forces russes de Syrie. A New York, l'ambassadeur russe à l'ONU Vitali Tchourkine a indiqué que la diplomatie russe avait reçu l'ordre "d'intensifier (ses) efforts pour aboutir à un règlement politique en Syrie". De son côté, le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, "si les annonces d'un retrait des troupes russes se concrétisent, cela augmente la pression" sur le gouvernement syrien pour "négocier enfin de façon sérieuse à Genève une transition politique". Début à Genève d'un nouveau cycle de négociations de paix L'annonce du retrait russe est intervenue quelques heures après le début à Genève d'un nouveau cycle de négociations entre des représentants du gouvernement syrien et l'opposition syrienne, à l'occasion desquelles Staffan de Mistura a affirmé que "la mère de toutes les questions" était de trouver un accord sur une transition politique. Toutefois, pour le négociateur en chef du gouvernement, Bachar al-Jaafari, le sort du président syrien, Bachar Al-Assad n'est pas à discuter, alors que l'opposition syrienne veut la mise en place dans les six mois qui viennent d'un "organe de transition" doté de tous les pouvoirs. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a indiqué dimanche que les Kurdes de Syrie devraient être invités à ces négociations de paix inter-syriennes. Les discussions se tiendront dans un contexte radicalement différent en raison d'une trêve sur le terrain entre les groupes armés et le gouvernement. Initié par les Etats-Unis et la Russie et entré en vigueur le 27 février, le cessez-le-feu tient bon malgré des violations, et l'ONU avec ses partenaires ont pu apporter de l'aide à près de 250.000 personnes vivant dans des zones assiégées, une assistance réclamée par l'opposition. Les Etats-Unis et la France ont appelé dimanche toutes les parties en Syrie à respecter la cessation des hostilités dans le cadre de la trêve conclue dans ce sens et à respecter l'accès de l'aide humanitaire.