Le Fonds monétaire international (FMI) a mis en garde mercredi contre les risques pesant sur la stabilité financière mondiale, appelés à s'intensifier avec le repli des cours de pétrole et la stagnation de la croissance en Chine. Dans son rapport sur la stabilité financière mondiale, publié à Washington, le Fonds souligne que la stabilité financière dans les pays développés a été impactée par la détérioration des perspectives en raison d'une montée des incertitudes et des revers essuyés sur le plan de la croissance et de la confiance. Le repli des cours du pétrole et des autres matières premières a également entretenu un niveau élevé de risques dans les pays émergents et en développement, tandis que l'incertitude grandissante à l'égard de la transition de la croissance chinoise a propagé ses effets à l'ensemble des marchés mondiaux, a relève le FMI. "Cette conjoncture a provoqué un durcissement des conditions financières, réduit l'appétit pour le risque, aggravé les risques de crédit", précise le FMI qui recommande aux dirigeants de mettre à profit le redressement économique actuel en ouvrant des perspectives plus solides de croissance et de stabilité financière. Selon le FMI il faut s'attaquer à un triple défi mondial : les séquelles de la crise dans les pays avancés, l'aggravation des vulnérabilités dans les pays émergents et la montée des risques de liquidité sur les marchés d'importance systémique. Les progrès sur cette voie permettront de doper la production mondiale qui pourrait gagner 1,7 % par rapport au scénario de référence d'ici 2018. Par ailleurs, l'institution de Bretton Woods note que les sociétés du secteur des matières premières, dont les compagnies pétrolières, ont entrepris de réduire sensiblement leurs dépenses d'investissement à l'heure où le niveau élevé de l'endettement privé aggrave les risques pour le crédit et pour les banques. Les pays exportateurs de matières premières, notamment au Moyen-Orient sont particulièrement exposés à des tensions qui pèsent sur l'ensemble de l'économie réelle et du secteur financier. Le lien entre les entreprises publiques et les Etats s'est intensifié et pourrait aggraver les risques budgétaires et financiers dans les pays aux prises avec des tensions en matière de remboursement, explique-t-il. La dette des entreprises non financières dans le monde qui présentent une moindre capacité de remboursement a augmenté à 650 milliards de dollars, soit 12 % du total de la dette des entreprises cotées en bourse, selon les chiffres inclus dans ce rapport. Même si les marges de fonds propres des banques sont suffisantes de manière générale, mais elles seront vraisemblablement mises à rude épreuve par un affaiblissement du produit bancaire et le repli du cycle du crédit. Au Moyen Orient et dans les pays largement dépendants des recettes des hydrocarbures, le secteur bancaire a enregistré une certaine détérioration des indicateurs de solidité financière en raison de la baisse des cours de brut. Ces banques dépendent largement des dépôts liés au pétrole qui se sont réduits depuis que le pétrole a entamé sa dégringolade en juin 2014.