Les titres souverains présenteraient-ils un risque ? Selon le dernier rapport du FMI sur la stabilité des marchés financiers, le marché des titres souverains risque d'être déstabilisé, si l'endettement public est jugé insoutenable. L'institution de Bretton Woods indique aussi que les courbes de taux des titres souverains se sont considérablement raidies, le relâchement classique de la politique monétaire ayant ancré les taux courts, tandis que les taux longs se sont sensiblement accrus, en partie du fait des meilleures perspectives de reprise et des moindres risques de déflation. Aussi, et comme les niveaux d'endettement public devraient s'accroître sensiblement dans de nombreuses économies de marché établies, le souci grandissant de viabilité des finances publiques justifie ces craintes. Pour ce qui est des pays émergents, le FMI dénote une sensibilité de ces derniers au ralentissement des flux de capitaux. Ainsi, les entreprises des pays émergents sont particulièrement vulnérables vu leurs considérables besoins de refinancement et l'accès restreint à d'autres sources de financement. Le FMI note également que les actifs des pays émergents ont bénéficié du redressement des cours des matières premières et de l'amélioration des perspectives de croissance, notamment en Asie. Les valeurs boursières des pays émergents ont gagné de 30 à 60 % depuis la fin février, suivant en cela l'évolution des marchés boursiers des pays matures, voire la dépassant. Néanmoins, et en dépit de cette évolution positive, globalement les marchés émergents continuent d'être vulnérables à un niveau de croissance mondiale plus faible que prévu et aux contraintes qui risquent de limiter les prêts bancaires internationaux. Aussi, les pays émergents d'Europe et la Communauté des Etats indépendants sont particulièrement sensibles aux contractions des financements internationaux et ils n'ont pas profité autant qu'ailleurs du redressement des marchés. Globalement, le rapport du FMI note que les risques qui pèsent sur le système financier mondial se sont réduits par rapport aux niveaux extrêmes signalés dans l'édition d'avril 2009 du Rapport sur la stabilité financière dans le monde. Ainsi, est-il noté, l'action sans précédent des Banques centrales et des gouvernements de par le monde a réussi à stabiliser la situation financière des banques, à apaiser les tensions de financement et les risques de contrepartie et à étayer la demande globale. Ces interventions ont réduit le risque extrême d'une autre défaillance systémique comparable à l'effondrement de Lehman Brothers. Les marchés de la dette bancaire et les marchés interbancaires ont redémarré, certes avec un appui massif des pouvoirs publics. Néanmoins, les conditions financières globales restent cependant tendues. La croissance du crédit bancaire au secteur privé continue de ralentir dans les économies matures, les marchés de titrisation marquent toujours le pas, hormis ceux qui bénéficient de l'aide de l'Etat, et les emprunteurs dont la signature est de moindre qualité n'ont guère accès aux marchés de capitaux pour se financer. Qui plus est, les interventions de l'Etat, décisives pour réduire les risques du secteur privé, ont par ailleurs entraîné un accroissement des risques pour le secteur public et représentent un poids grandissant pour la viabilité des finances publiques. Isma B.