La commission des relations extérieures auprès du Parlement danois a interpellé récemment le gouvernement du Danemark, au sujet des derniers développements au Sahara occidental notamment en ce qui concerne l'expulsion par l'occupant marocain du personnel civil et administratif de la Mission des Nations unies pour l'Organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso). La Commission des relations extérieures a reçu douze questions écrites, adressées à la ministre danoise des Affaires étrangères, Kristian Jensen, par le biais du député, Christian Juhl, du parti Red-Green Alliance (Parti de l'Alliance Rouge-Vert. Parmi ces questions, le Parlement voulait savoir si le Danemark, en tant que pays nordique et membre de l'Union européenne (UE), allait exercer des pressions sur le Maroc pour l'amener à "reconsidérer sa décision" d'expulser 73 membres de la Minurso et permettre la réouverture du bureau de liaison militaire de la mission à Dakhla occupée. La commission des relations extérieures auprès du Parlement a jugé que les mesures de Rabat contre la Minurso constituaient une "violation" de la charte des Nations unies. Elle a évoqué aussi la nécessité de doter la Minurso d'une composante pour la surveillance des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés, exhortant dans ce contexte, le gouvernement danois à prendre des initiatives pour que cette mission, à l'instar des autres missions de maintien de la paix, ait un mandat pour la surveillance des droits de l'Homme. La commission des relations extérieures s'est interrogée, en outre, sur les mesures que pourraient prendre le gouvernement danois afin que les parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, puissent parvenir à une solution au conflit en respectant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le Parlement danois a, par ailleurs, interpellé le gouvernement à propos du dossier des prisonniers sahraouis du camp Gdeim Izik, l'appelant à "entreprendre des mesures pour sauver la vie en danger" des 13 prisonniers politiques du groupe de Gdeim Izik, emprisonnés illégalement par le Maroc depuis plus de cinq ans. Il a aussi exhorté le Danemark à "faire pression" sur les autorités d'occupation marocaines pour qu'elles libèrent sans conditions ces détenus rappelant que le Parlement européen et de nombreuses ONGs plaident pour la libération immédiate de tous les prisonniers politiques sahraouis et le respect des droits fondamentaux du peuple du Sahara occidental. Le Maroc, souligne la commission des relations extérieures du Parlement danois, "doit mettre fin à son blocus imposés aux territoires sahraouis occupés et permettre à des responsables occidentaux des Nations unies, des parlementaires européens, des observateurs indépendants, aux ONG et à la presse internationale l'accès libre aux territoires sahraouis". Au sujet de la décision, en février dernier, de la Cour européenne de justice d'annuler l'accord de coopération agricole UE-Maroc, les parlementaires danois ont appelé leur gouvernement a "faire connaître sa position" à l'égard de cette mesure. Rappelant que la présence du Maroc au Sahara occidental est considérée comme une occupation illégale par les Nations unies, le Parlement européen et l'Union africaine (UA), le Parlement danois a appelé le gouvernement de Copenhague et d'autres pays européens à "prendre des mesures", conformément au droit international, pour faire avancer le processus de paix au Sahara occidental, dans l'impasse en raison de l'entêtement du Maroc, qui ne cesse de violer la légalité internationale. Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.