Une convention de partenariat portant sur le renforcement de l'employabilité des étudiants et la promotion de l'innovation dans un cadre coopératif et d'échange pérenne a été signée jeudi entre l'université Abderrahmane Mira de Béjaïa et le bureau de wilaya du Forum des chefs d'entreprises (FCE). L'université de Béjaïa, aura ainsi à mettre son expertise, son savoir-faire, ses compétences et ses espaces de recherche à la portée des chefs d'entreprises de la wilaya. En contrepartie, ces derniers devront améliorer le recrutement des étudiants diplômés ou leur placement dans les stages pratiques durant leurs cursus. La mise en œuvre de ce projet coopératif, a-t-on indiqué, est appelée à s'affiner pour définir avec précision la forme (ou les formes) qu'elle va revêtir. Des expériences de ce type sont déjà à l'épreuve, et d'aucuns ont émis le voeu, non seulement de les reproduire, mais aussi de les élargir. Le cas le plus probant étant celui de l'entreprise "Général emballage", localisée dans la zone industrielle d'Akbou, qui a pris sur elle de recruter précocement sur les bancs de l'université, des étudiants entrants, a qui elle offre un salaire équivalent au SMIC (18.000 dinars) et une promesse d'embauche à terme en contrepartie d'une spécialisation dans le carton ondulé à l'université. La spécialisation ainsi que les programmes suivis ont été créés sur la base d'un entendement entre l'entreprise, leader national du carton, et l'université qui, à l'occasion, a dû mobiliser ses compétences pour se faire. Et depuis 2012, le projet, d'un avis général, connaît un "franc succès", et a fait de plus des émules. Plusieurs patrons semblent vouloir s'engager sur cette voie afin de dénicher d'emblée la ressource humaine qui lui est nécessaire sur le court et le moyen terme, d'autant que nombre d'entre eux, se plaignent de ne pas trouver les compétences recherchées sur le marché, et quand elles existent, "elles ne sont pas opérationnelles sur le champ", a indiqué l'un d'eux. Le recteur de l'université, Boualem Saidani, profitant de cette occasion pour présenter un tableau d'ensemble du savoir-faire de l'établissement qu'il dirige, s'est dit ouvert à toute formule susceptible de renforcer cette relation "Université-entreprise", Béjaïa, dira-t-il , étant "classé 3ème établissement national au plan de l'excellence" ,corroborant son affirmation par la largesse de son offre de formation (240 spécialités), la richesse de ses effectifs (1638 enseignants chercheurs) et ses dotations en matière de recherches ( plus de 30 laboratoires). Autant d'arguments qui plaident en faveur d'une implication plus grande de l'université dans le domaine socio-économique, voire du développement économique local et national, et la mise en œuvre de relations partenariales plus fortes et mutuellement plus profitables, a-t-il expliqué, déplorant toutefois qu'à ce jour "il n'existe aucune cartographie des métiers", dont l'existence aurait assurément amélioré les offres de formation et leur adaptation au marché du travail. La signature de cette convention s'est accompagnée par l'ouverture d'un forum de débats entre universitaires et chefs d'entreprises sur les actions à conduire, notamment en terme d'amélioration de la qualité des ressources humaines des différentes entités économiques, dont l'exigence est perçue, dans le contexte des mutations économiques en cours, comme "défi à relever".