OUZOU - Belaid Ath Ali (1909-1950), auteur algérien d'expression amazighe, est l'un des "défricheurs" de la langue amazighe, a indiqué dimanche à Tizi-Ouzou, le Secrétaire général du Haut-commissariat à l'Amazighité (HCA). El Hachimi Assad qui intervenait à l'ouverture des travaux du Colloque international sur "Belaid Ath Ali, un auteur et une œuvre à relire", organisé par le HCA en collaboration avec le Laboratoire de l'aménagement et de l'enseignement de la Langue Amazighe (LAELA) de l'université de Tizi Ouzou, a soutenu que le développement de cette langue nationale et officielle, "ne saurait se faire sans la connaissance des pionniers". "C'est grâce aux travaux des défricheurs qui commencèrent par Apulée de Madaure en passant par Belaid Ath Ali, qu'aujourd'hui nous avons une base de connaissances, d'observations, de savoir et de technicités qui nous permettent de nous projeter dans l'avenir", a-t-il ajouté. M. Assad a rappelé que l'objectif visé par ce colloque est d'introduire les textes d'auteurs amazighs, tous genres confondus, dont ceux de Belaid Ath Ali et d'Apulée de Madaure, dans le programme scolaire national. Le wali de Tizi-Ouzou, Brahim Merad a rendu hommage à ce "fin connaisseur" de la littérature orale kabyle, qui a traduit et écrit des légendes anciennes et produit des textes qui "ressemblent fortement au genre romanesque". Le mérite lui revient d'avoir été "le premier prosateur d'expression kabyle et son texte Lawali n Oudrar peut être considéré à juste titre comme le premier roman en tamazight", a-t-il soutenu. Les participants à ce colloque ont relevé un "regain d'intérêt", aux écrits de cet auteur, qui font l'objet depuis une quinzaine d'années d'une "importante et riche production" universitaire et médiatique (mémoires, thèses, articles de presse…). "Aussi bien pour le profil atypique de l'auteur, l'importance historique de ses textes que pour la valeur intrinsèquement stylistique de son écriture, Belaid Ath Ali est considéré présentement comme le véritable fondateur de la littérature écrite en langue amazighe. Son œuvre mérite des lectures renouvelées et des regards croisés", ont confirmé des participants à ce colloque. Les travaux de cette rencontre qui se poursuivront lundi, regroupe des chercheurs algériens issus notamment des universités de Tizi-Ouzou, Béjaïa et Bouira, et des universitaires étrangers venus de France et d'Italie.