Le but du travail de proximité du HCA, dans lequel s'inscrit pleinement l'organisation du colloque international "Regards croisés sur Apulée" (du 30 mai au 1er juin), est "de redonner la dimension nationale à tamazight. à nous de prendre en charge ce patrimoine, dans l'ouverture et sans repli sur soi ni étroitesse". Les initiateurs du colloque "Regards croisés sur Apulée" ont eu l'idée de ne pas se contenter d'un cycle de conférences. Le fait d'avoir pensé à organiser des sorties sur site (visite à l'olivier de saint Augustin), la représentation d'une pièce de théâtre (L'Âne d'or), et la présentation d'un cours modèle en tachawit à l'école Mohamed-Seddik-Ben-Yahia à M'daourouch ont également agrémenté les trois journées du colloque (du 30 mai au 1er juin). Le secrétaire général du Haut Commissariat à l'amazighité, Si El-Hachemi Assad, rappelle que ce travail de proximité fait partie de la nouvelle stratégie du HCA (organisateur du colloque sur Apulée). Pour lui, le but de tout ce travail est "de redonner la dimension nationale à tamazight. à nous de prendre en charge ce patrimoine, dans l'ouverture et sans repli sur soi ni étroitesse". Les conférenciers qui se sont succédé semblent avoir reçu et compris le message du premier responsable du HCA, puisque lors de leurs interventions, ils ont évoqué la dimension universelle de l'auteur de L'Âne d'or, mais aussi son appartenance qu'il a toujours assumé et revendiqué. Slimane Aït Sidhoum, titulaire d'un doctorat en littérature française et comparée, a présenté aux présents une conférence sous le titre "Les voyageurs français du XIXe siècle et le génie littéraire des autochtones de l'époque romaine : Apulée de Madaure comme exemple emblématique". Le conférencier évoquera notamment les tentatives vaines de vouloir accaparer l'auteur et son œuvre, puisque certains le présentent comme étant grec ou latin. L'enseignant marocain Abdelwahab Bouchtart, auteur de plusieurs contributions et communications, dont la traduction en tamazight de L'Âne d'or, est revenu sur les différents niveaux de la langue dans l'œuvre d'Apulée et les éléments interculturels, ainsi que leur traitement dans les différents textes. Les recommandations de ce premier colloque sont venues conforter les dires et les propositions des conférenciers et du public. Perpétuer la culture amazighe ; la rédaction et la diffusion des œuvres d'Apulée de Madaure ; la traduction et l'adaptation des œuvres de l'enfant de Madaure ; l'introduction de ces mêmes textes dans les différents cycles scolaires... sont autant de propositions formulées par les présents. Beaucoup ont salué les propositions et promesses du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, qui, lors de la cérémonie d'ouverture, avait suggéré la réalisation d'un film consacré à Apulée, ainsi que l'édification d'une stèle ou buste et pourquoi pas un mémorial en hommage à cet enfant de l'Algérie. R. H.