Quelque 45 personnes décèdent quotidiennement en Algérie à cause de pathologies liées au tabac, a-t-on appris mercredi lors d'une journée de sensibilisation à l'Etablissement Hospitalo-universitaire 1er novembre d'Oran. Organisée au profit de 120 lycéens de la wilaya d'Oran, cette journée intervient dans le cadre du plan d'action du comité anti-tabac de l'EHU, récemment créé, a souligné le Pr Salah Lellou, chef du service pneumologie de cet établissement et président de son conseil scientifique. "Un peu plus de 15.000 personnes décèdent annuellement en Algérie à cause des pathologies qui proviennent du tabac, en l'occurrence les cancers, tous types confondus, les accidents vasculaires-cérébraux (AVC), ou la broncho- pneumopathie chronique obstructive (BPCO)", a-t-il précisé. Ce spécialiste a soutenu que le tabac réduit l'espérance de vie du fumeur de 7 années, tout en soulignant le danger extrême que représente la consommation de la cigarette auprès de la population juvénile, pointant du doigt la facilité avec laquelle le tabac peut être acquis. Qualifiant la première cigarette consommée par le jeune lycéen de "premier pas vers l'addiction à cette drogue", le Pr Lellou a expliqué qu'il revenait au jeune de décider de sa santé et de son avenir, de décider de fumer la première cigarette ou ne pas le faire, d'ou intervient, selon lui, le rôle de la société, de la famille, de l'école et des médecins et spécialistes en la matière. Le chef de service de gastro-entérologie, le Pr Hamza Bouasria, est plus catégorique en estimant que "la cigarette n'est pas seulement nocive à la santé, mais elle tue". A ce titre, il a relevé que 20 % des jeunes fumeurs ont été recensés en milieu scolaire, précisant aussi que le tabagisme est en train de prendre de l'ampleur auprès des jeunes filles scolarisées. Pour lui, la cigarette électronique, présentée comme la solution aux "accrocs" à la nicotine, n'est pas moins nocive à la santé des jeunes que la cigarette ordinaire. "Elle représente un leurre pour consommer plus", a-t-il souligné. A cet effet, le Pr Chafi Belkacem, chef de service gynécologie à l'EHU, a expliqué aux lycéens présents les dangers de l'addiction à la cigarette aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Outre les cancers des poumons et des voies respiratoires, les hommes qui commencent à fumer trop tôt sont également sujets à de sérieux problèmes que représentent l'impuissance sexuelle et l'infertilité. Pour les femmes qui commencent à fumer précocement, plusieurs cancers sont à craindre comme le cancer du sein et du col de l'Utérus, mais aussi des problèmes d'infertilité. "Les filles fumeuses sont confrontées à un nouveau problème, détecté récemment, qu'est la ménopause à un âge précoce, ce qui est très alarmant", a noté le Pr. Chafi. Plusieurs interventions et projections vidéo ont été programmées tout le long de cette journée de sensibilisation autour des dangers du tabagisme (cigarettes, tabac à chiquer ou même la chicha.