Le Brexit (sortie) britannique de l'Union européenne (UE) suite au référendum de jeudi, a suscité vendredi un flot de réactions en Grande-Bretagne et dans l'UE, certaines y voyant une décision décevante et d'autres un premier pas vers une réforme du bloc européen. Après que le camp du "Leave" (quitter) ait remporté vendredi le référendum sur le Brexit avec près de 52% des voix, sortant ainsi le Royaume-Uni du bloc de 28 nations auquel il a adhéré il y a 43 ans, le Premier ministre britannique David Cameron a estimé que le peuple britannique "a pris la décision de prendre un chemin différent, et ainsi je pense que le pays a besoin d'un nouveau gouvernement pour l'emmener dans cette direction". "Il n'y a pas besoin d'un calendrier précis aujourd'hui, mais nous devrions avoir un nouveau Premier ministre avant que je ne quitte mon poste lors de la Conférence des conservateurs en octobre". Le président du comité UE à la chambre des lords (chambre haute du parlement britannique), Tim Boswell, a exhorté le gouvernement et l'UE de "rechercher une alternative" à la présidence tournante qui devrait être assurée par Londres au second semestre de 2017, et d'inscrire cette question comme "une urgence". Pour Nigel Farage, chef du parti indépendantiste UKIP, "le 23 juin entre dans l'histoire en tant que jour de notre indépendance. Le génie eurosceptique est sorti de sa lampe et il n'y retournera pas. L'UE est finie, l'UE est morte". Donald Tusk, président de l'UE a reconnu que "les dernières années ont été les plus difficiles de l'histoire de notre Union". Wolfgang Schaeuble, ministre allemand des Finances a estimé que l'Europe va faire "front commun. Ensemble, nous devons maintenant tirer le meilleur parti possible de la décision prise par nos amis britanniques". Frank-Walter Steinmeier, ministre allemand des Affaires étrangères a pour sa part indiqué que "les nouvelles venant du Royaume-Uni donnent vraiment à réfléchir. Il semblerait qu'aujourd'hui va être un jour bien triste pour l'Europe et le Royaume-Uni". L'Italie voit dans le Bréxit l'occasion de "rénover" la "maison Europe", a déclaré le président du Conseil italien Matteo Renzi, au moment où Matteo Salvini, dirigeant du parti anti-immigration de la Ligue du Nord, dans ce pays, saluait sur Twitter le "courage des citoyens libres" face aux "mensonges" (...) Maintenant, c'est à notre tour". Le gouvernement espagnol a pris note "avec tristesse" du résultat du référendum britannique, a indiqué le Premier ministre Mariano Rajoy, soulignant que "l'Espagne a maintenant une économie avec des fondamentaux solides qui vont permettre de résister aux conditions de validité et de turbulences financières qui peuvent se produire". Mark Rutte, Premier ministre hollandais a pour sa part souligné que "c'est un résultat décevant. C'est également un stimulus pour réformer l'UE. Je ne pense pas qu'il y aurait un grand intérêt à mener un (tel) référendum (aux Pays-Bas)". "Je pense que c'est la fin de l'UE. Il n'y a pas de retour possible", a déclaré le député néerlandais d'extrême droite Geert Wilders, réclamant un référendum sur un "Nexit", une sortie néerlandaise de l'Union européenne. "L'Union européenne, on la change ou on la quitte", a lancé le candidat d'extrême gauche à l'élection présidentielle française Jean-Luc Mélenchon, relançant son appel à la "sortie des traités européens". Dans sa réaction au brexit britannique, le Parti communiste portugais, allié du gouvernement socialiste, a salué une "victoire sur la peur, l'inévitabilité, la soumission et le catastrophisme". Le président du Parti de gauche suédois Jonas Sjöstedt et le parti populaire danois ont plaidé pour des renégociations en vue d'"une collaboration moins contraignante avec l'UE". Le Premier ministre belge Charles Michel a, lui, appelé à l'organisation prochaine d'un "conclave" des dirigeants de l'Union européenne "sans la présence de la Grande Bretagne" pour discuter du futur de l'Europe, concernant "le marché unique, l'agenda numérique, l'approfondissement de l'union monétaire et économique, ainsi que la sécurité intérieure et extérieure". Les ministres des Finances et présidents des banques centrales du G7 ont mis en garde contre les possibles "effets néfastes" sur la stabilité économique des mouvements de change "excessifs" après le "non" britannique à l'Union européenne. Le Brexit l'emporte avec 51,9% des voix (résultats définitifs) LONDRES - Les Britanniques ont voté jeudi à 51,9% des voix pour sortir de l'Union européenne, contre 48,1% pour rester, selon les résultats définitifs publiés vendredi matin par la commission électorale. 17,4 millions de personnes ont voté pour le Brexit et 16,1 millions pour rester dans l'UE.