A l'occasion du mois sacré de Ramadhan, l'Etablissement de rééducation et de réadaptation d'El Harrach, où l'on compte 2500 détenus, connait une activité exceptionnelle et un riche programme culturel qui comporte l'organisation de concours de récitation du Coran et d'autres d'histoire, de culture générale, de nouvelles, de poésie et de dessin. Garçons et filles affluent en nombre dans les différentes salles de récitation du Coran, la bibliothèque et les ateliers de menuiserie, de travaux manuels et de dessin en prévision du concours final prévu la 27 eme nuit de Ramadhan, a constaté l'APS lors d'une visite à l'établissement de rééducation et de réadaptation d'El Harrach, le seul au niveau de la wilaya d'Alger après la fermeture de la prison de Serkadji. Des cours de préparation de gâteaux traditionnels, de broderie, de coiffure et même de musique sont dispensés aux détenus sans compter les cours et halqate assurés par les Imams et Mourchidate. Dans une déclaration à l'APS, le directeur général de l'administration des prisons et de réinsertion, Mokhtar Felioune, a affirmé que les détenus ayant obtenu de bons résultats, les gagnants aux concours de récitation du Coran et ceux ayant lu plusieurs livres recevront des récompenses à titre d'encouragement comme "la permission de sortie, la liberté provisoire, la visite rapprochée et plusieurs autres cadeaux". Il a précisé que les éliminatoires se déroulaient actuellement en prévision du concours de récitation du Coran, d'histoire, de culture générale, de nouvelles de poésie et de dessin qui verront la participation de l'ensemble des détenus dans l'attente du concours final. L'évaluation des candidats et candidates est, quant à elle, confiée à des enseignants universitaires pour les concours d'histoire et de lettres et à des Imams de la Direction des affaires religieuses pour la récitation du Coran, a-t-il encore dit avant de rappeler que le service de réinsertion existant au niveau de chaque établissement pénitentiaire prenait en charge toutes les activités, culturelles ou sportives soient-elles, ainsi que tout ce qui a trait à l'enseignement et à la formation professionnelle. M. Felioune a indiqué d'autre part, qu'un programme similaire a été arrêté pour tous les établissements pénitentiaires à travers l'ensemble du territoire national, relevant que ces activités s'inscrivaient dans le cadre de l'"humanisation" des prisons. A la faveur de ces programmes culturels, les détenus, a-t-il poursuivi, disputaient la place de l'établissement en matière d'histoire, de culture générale, de récitation du Coran. De son côté, le directeur de l'établissement de rééducation et de réadaptation d'El Harrach, Mohamed Boudrii, a souligné que le concours englobait aussi les travaux manuels et la lecture du plus grand nombre de livres et enfin la récitation du Coran. -Des diplômes de formation pour un emploi après la sortie de prison- M. Felioune a déclaré que les détenus bénéficiaient d'une formation dans plusieurs domaines dont la menuiserie, la musique, le dessin, la cuisine et les métiers traditionnels soldée par la remise d'un diplôme qui leur permettra selon lui, de trouver un emploi après leur sortie de prison. En mai dernier, l'on dénombrait 2 400 détenus ayant bénéficié de l'activité musicale alors que ceux des sports collectifs et de loisirs étaient de 116 000 à l'échelle nationale, a-t-il confié faisant remarquer que rien n'indique que le diplôme a été délivré par un établissement pénitentiaire afin de protéger le détenu après sa sortie et de mettre toutes les garanties de son coté pour décrocher un emploi. Par ailleurs, M. Boudrii a rappelé l'organisation annuelle d'une exposition nationale où sont présentés tous les produits fabriqués par les détenus (menuiserie et broderie notamment) en vue de leur vente au profit des détenus. Il a affirmé en outre, que le nombre de détenus inscrits en enseignement général par correspondance était de 460 dont 383 en cycle moyen et 72 en secondaire. 94 détenus ont décroché l'examen du baccalauréat alors que 45 sur 94 ont obtenu le brevet d'enseignement moyen (BEM) durant l'année scolaire 2015/2016, a-t-il ajouté. Au volet formation professionnelle session 2016, 658 détenus ont été inscrits dans 14 spécialités dont l'informatique, la peinture architecturale, l'électricité automobile, la mécanique, la boulangerie, la cuisine traditionnelle et la broderie à la main. A la fin des études et de la formation, les détenus obtiennent des diplômes qui leur permettent de trouver un emploi à leur sortie de prison. 63 détenus bénéficient d'une formation manuelle dans les domaines de la plomberie, la préparation de gâteaux traditionnels et la coiffure, sanctionnée par "la carte de l'artisan". M. Felioune a indiqué en outre que 6090 détenus suivaient des cours de récitation et d'apprentissage du Coran sans interruption et ce dans tous les établissements pénitentiaires du pays. Pour encourager les récitants, un concours de récitation du Coran a été organisé à travers tous les établissements pénitentiaires. ==Amélioration du repas du prisonnier pendant le mois sacré et prolongation de la durée de la visite familiale== Il a été constaté au cours de la visite effectuée dans cet établissement que les détenus préparent eux mêmes tous les plats ramadanesques voire différentes sortes de pain et de gâteaux traditionnels. Le directeur de l'établissement Mohamed Boudhrii a indiqué à ce propos que 3000 repas de Ftour sont préparés chaque jour pendant ce mois sacré et 6000 repas par jour hors ramadhan. Les prisonniers s'adonnent également à la préparation de la Zlabya, a-t-on constaté à la prison d'El Harrach. M. Felioune a ajouté que depuis le début du ramadhan, les détenus ont des repas améliorés conformes au repas type d'une famille algérienne. L'établissement compte par ailleurs un local de vente de produits alimentaires et tout les produits interdits d'accès comme la cigarette et la chique. A l'occasion du mois sacré du ramadhan, la durée de la visite familiale a été prolongée de 15 mn à 25 mn, selon M. Boudhrii. L'établissement de rééducation et de réadaptation d'El Harrach compte 2500 détenus dont 1800 en attente d'un procès. Ces derniers pratiquent des activités sportives, artisanales et manuelles et 60 d'entre eux apprennent le Coran, a affirmé M. Boudhrii. La bibliothèque de cet établissement pénitentiaire compte plus de 16604 et connaît une grande affluence des détenus vu les mesures incitatives proposées par l'administration pénitentiaire aux lecteurs de plusieurs ouvrages, dont des permissions de sortie, la liberté conditionnelle aux condamnés ou la visite rapprochée. Il a déclaré que le nombre de livres lus en mai est de 800 livres, des ouvrages religieux pour la majorité. L'établissement compte par ailleurs une chaîne de télévision émettant différents programmes, des films, des rencontres sportives et des cours d'orientation animés par des imams relevant du ministère des Affaires religieuses. La chaîne diffuse également des campagnes de sensibilisation sanitaire , a indiqué M. Boudhrii.