L'occupant israélien a approuvé de nouveaux plans pour la construction de plus de 500 logements à l'est d'El Qods occupée, sapant les efforts du quartette qui exhorte Israël à mettre un terme à sa politique de colonisation pour faire avancer le processus de paix au Proche-Orient. Les autorités israéliennes ont annoncé un projet de construction de 560 nouvelles maisons dans une colonie située à l'est d'El-Qods occupée, alors que le Quartette sur le Proche-Orient, appelle Israël à la cessation de sa politique de colonisation pour permettre la relance du processus de paix dans la région. Ces constructions doivent être réalisées dans une colonie à l'est d'El Qods occupée, qui a été créée en 1975 et compte aujourd'hui plus de 37.000 habitants. Quelque 570.000 colons vivent actuellement en Cisjordanie et à El Qods-Est occupées. "Annexion de la Cisjordanie", l'intention cachée d'Israël A Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat s'est insurgé contre cette mesure, affirmant qu'il s'agissait d'une "véritable occupation" qui "mine les espoirs d'une solution à deux Etats" palestinien et israélien. De son côté, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a "vivement critiqué" lundi l'initiative israélienne qui "soulève de légitimes questions sur les intentions à long terme d'Israël, de même que les déclarations répétées de certains responsables israéliens appelant à l'annexion de la Cisjordanie", a-t-il ajouté. M. Ban a notamment averti que "ces tendances risquent d'ancrer une réalité mono-étatique d'occupation et de conflit perpétuel, incompatible avec les aspirations nationales des deux peuples". Le Secrétaire général a vivement engagé les parties à interagir avec le Quartette pour mettre en oeuvre ses conclusions afin de "rétablir l'espoir parmi les Palestiniens et les Israéliens dans une solution politique" au conflit et de "créer des conditions propices à la reprises de négociations significatives". La France, par la voix de Romain Nadal, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a condamné la décision israélienne, estimant qu'"aucun développement sur le terrain ne saurait justifier ce type de mesures". Le grand obstacle au processus de paix Dans un rapport d'analyse sur le processus de paix, le Quartette pour le Proche-Orient a appelé à "un véritable engagement envers la solution à deux Etats et à s'abstenir de toute mesure unilatérale susceptible de porter préjudice à l'issue des négociations finales". Les colonies israéliennes, les démolitions de maisons palestiniennes et la confiscation de terrains par Israël "sapent la viabilité de la solution à deux Etats", coexistant pacifiquement, ont affirmé les Etats-Unis, la Russie, l'Union européenne et l'ONU, qui composent le Quartette. Dans une déclaration publiée vendredi dernier à l'occasion de la sortie de ce rapport, les membres du Quartette ont invité les deux parties (israélienne/palestinienne) à interagir avec eux pour mettre en œuvre ces recommandations et créer les conditions sur le terrain susceptibles d'aboutir à la reprise des négociations concernant toutes les questions liées au statut final. La veille, jeudi 30 juin 2016, les participants à une conférence en appui au processus de paix au Proche-Orient, organisée à Genève à l'initiative du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, ont dénoncé les politiques unilatérales d'Israël dans les territoires palestiniens occupés, particulièrement le blocus de Ghaza et la poursuite de la colonisation. Les conférenciers ont estimé que la colonisation des territoires palestiniens représente l'obstacle le plus flagrant au processus de paix, en violation du droit international et des engagements pris dans le cadre des Accords d'Oslo. Pour relancer le processus de paix, les autorités israéliennes doivent "démanteler les colonies illégales existantes, cesser l'activité de colonisation et rejoindre les négociations en toute bonne foi". "Nous ne devons jamais abandonner l'espoir de négocier un accord entre Israël et la Palestine. Ce qui fait défaut, c'est la volonté politique d'y parvenir", a insisté le directeur de l'Office des Nations unies à Genève, Michael Moller, à l'ouverture de la conférence dans la capitale suisse. Il a souligné à cet égard que l'Initiative de paix arabe, qui envisage une paix globale, "pourrait offrir un espace de dialogue important". La conférence de Genève fait suite à la réunion internationale de Paris qui s'est tenue le 3 juin dans la perspective de mettre sur pied des "groupes de travail" pour tenter de sortir de l'impasse le processus de paix entre Palestiniens et israéliens.