Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a rencontré, hier, à Ryad, le président palestinien Mahmoud Abbas.M. Kerry est en visite en Arabie saoudite dans le cadre de sa première tournée. Il préparera la visite de Barak Obama, qui doit se rendre dans les territoires occupés au cours de ce mois pour sa première visite en tant que président des Etats-Unis. Aucune date officielle n'a cependant été avancée, mais les dirigeants israéliens et palestiniens mentionnent un séjour, du 20 au 22 mars, à Jérusalem et à Ramallah en Cisjordanie. Au menu des discussions d'hier, les violations israéliennes à El Qods occupée, la colonisation et la question des détenus palestiniens en grève de la faim. «Le président Abbas va exposer à la nouvelle administration américaine le point de vue palestinien avant la visite de M. Obama dans la région», a déclaré l'ambassadeur de Palestine à Ryadh, Jamal al-Choubaki. M. Abbas va, au cours de ce premier entretien avec M. Kerry, «souligner les violations israéliennes à El Qods occupée et la poursuite de la colonisation, et soulever la question des détenus palestiniens en grève de la faim» dans les prisons israéliennes, a-t-il ajouté, à la radio palestinienne. Un responsable du département d'Etat américain a indiqué, pour sa part, que M. Kerry, en visite en Arabie saoudite dans le cadre de sa première tournée internationale (la première depuis sa prise de fonctions vendredi), n'inclut pas les territoires palestiniens occupés. La tournée de M. Kerry, entamée samedi en Egypte, est préalable à la visite du président américain Barack Obama, prévue ce mois-ci au Proche-Orient. Aucune date officielle n'a été avancée mais les dirigeants palestiniens mentionnent un séjour du 20 au 22 mars à El Qods occupée et à Ramallah, en Cisjordanie. Cette visite aura lieu alors que les négociations de paix israélo-palestiniennes sont suspendues depuis 2010 en raison de la poursuite de la construction de colonies juives dans les territoires palestiniens. Les Palestiniens exigent l'arrêt de la colonisation avant toute reprise des négociations de paix avec Israël. Le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, s'est prononcé pour la poursuite de la mobilisation pacifique contre l'occupation israélienne. Pour le dirigeant du mouvement palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, «des circonstances indiquent que des tentatives ont été faites pour reprendre les négociations (avec Israël), ce qui affecte le processus de réconciliation palestinienne». M. Haniyeh a affirmé que l'administration Obama «ajoutait des obstacles» à la réconciliation entre le Hamas et le Fatah, parti du président palestinien Mahmoud Abbas. Le mois dernier, le Hamas et le Fatah ont tenu une réunion au Caire, mais ne sont pas parvenus à un consensus sur la formation d'un gouvernement d'unité nationale de transition. Dans leur rapport 2012, des chefs de mission de l'Union européenne (UE) ont mis en garde contre la poursuite de la colonisation israélienne. Ils franchissent un pas supplémentaire en réclamant des sanctions financières contre l'Etat israélien. Le constat est sans appel. «Israël perpétue activement son annexion illégale» d'El Qods-Est, ont écrit les consuls des Etats de l'UE en poste à El Qods-Est et à Ramallah (Cisjordanie), dans le rapport aux vingt-sept membres de l'UE. Ils considèrent ainsi que pour que «la solution à deux Etats se réalise», El Qods occupée «doit devenir la future capitale de deux Etats, Israël et la Palestine». Si la colonisation -«systématique, délibérée et provocatrice»- continue, poursuivent-ils, «la perspective d'El Qods comme future capitale de deux Etats, Israël et la Palestine, deviendra quasiment impraticable», affirmant que plus de deux cent mille israéliens habitaient à El Qods-Est. Ils pointent en particulier la colonisation sur le flanc sud d'El Qods occupée «qui menace de créer un tampon effectif» entre El Qods-Est et Beitlehem (Cisjordanie) d'ici à la fin 2013, et le projet d'annexion de la zone dite E1 (E pour Est) qui «diviserait la Cisjordanie en deux parties séparées nord et sud». Ce secteur de 12 km², connu sous l'appellation Zone E1, constitue l'un des territoires les plus sensibles au cœur du rapport de force entre Israéliens et Palestiniens. Le projet de colonisation de cet espace, annoncé par l'Etat israélien après la démarche de l'Autorité palestinienne devant l'ONU pour reconnaître l'Etat de Palestine, a provoqué l'indignation de la communauté internationale. De fait, s'il était mené à bien, il isolerait la Cisjordanie d'El Qods-Est et couperait quasiment en deux la Cisjordanie, avec Ramallah au nord et Beitlehem au sud. Dans un avis rendu le 9 juillet 2004, la Cour internationale de justice (CIJ) a jugé illégale la construction par Israël du mur de séparation, qui doit s'étendre à terme en Cisjordanie sur plus de 650 km, et exigé son démantèlement. La visite de M. Kerry et celle, prochainement, de M. Obama dans la région interviennent quelques mois après l'admission de la Palestine en tant qu'Etat observateur à l'Organisation des Nations unies (ONU). L'Assemblée générale de l'ONU a ordonné à Israël d'arrêter la construction de nouvelles colonies. Mais l'occupant israélien s'obstine à poursuivre la colonisation dans les territoires occupés. Les négociations de paix israélo-palestiniennes sont suspendues depuis 2010.
R. I.
Appel à la communauté internationale pour le processus de paix La communauté internationale devrait intensifier ses efforts pour sortir de l'impasse dans les négociations de paix au Proche-Orient, a estimé, hier, Leila Shahid, en visite à Genève. «Le problème, pour moi, personnellement, est réellement la volonté d'une communauté internationale qui a été indifférente», a dit l'ambassadrice palestinienne auprès de l'Union européenne, venue assister à un festival du film consacré aux droits de l'Homme. «Nous savons tous que la solution c'est deux Etats. Nous ne sommes pas capables de l'appliquer, une des raisons en est que les tierces parties ne sont pas assez efficaces ou assez mobilisées», a ajouté Mme Shahid. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a rencontré le président de l'Autorité palestinienne au cours de sa visite, hier, en Arabie saoudite et le président Barak Obama est attendu en Israël du 20 au 22 mars. «Quant à Obama, je n'ai pas le sentiment que nous pouvons nous payer le luxe de faire monter nos espoirs trop haut», a prévenu Mme Shahid. Elle était accompagnée de M. Shaul Arieli, un colonel de l'armée israélienne à la retraite qui milite pour la paix. «Nous avons entendu le Secrétaire Kerry dire que le président Obama venait juste pour entendre les deux parties. Mais nous espérons que dans quelques semaines ou mois plus tard, nous verrons une nouvelle initiative. Ou alors que la négociation va reprendre là où elle s'était arrêtée à Annapolis en 2008», a déclaré le militaire israélien à la retraite. «Nous avons besoin du soutien de la communauté internationale pour y parvenir», a-t-il ajouté.