ALGER - Aucune avancée n'est réalisée jusqu'ici dans les rencontres exploratoires initiées par la Jordanie afin de relancer le processus de paix israélo-palestinien, dans l'impasse depuis plus d'un an en raison de la poursuite de la colonisation israélienne. "Aucune avancée n'a été enregistrée à l'issue de la 3eme réunion de Amman malgré les efforts consentis par la Jordanie et les représentants du Quartette", a déploré le négociateur palestinien Saeb Arekat, après une troisième réunion samedi à Amman avec la partie israélienne, sous la médiation du ministre jordanien des Affaires étrangères, Nacer Jawdeh. Le représentant israélien Yitzhak Molcho a demandé de prolonger la durée des discussions, une demande rejetée par M. Arekat qui a affirmé que le calendrier des négociations de Amman "ne dépassera pas la date du 26 janvier en cours", fixée par le Quartette international pour le Proche-Orient et le président Mahmoud Abbas. "Israël veut prolonger jusqu'au 3 mars le délais des négociations de Amman, ce que rejette complètement l'Autorité palestinienne", a indiqué pour sa part Wassel Abou Youcef, membre de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Le Quartette (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU) appelle Israéliens et Palestiniens à présenter leurs solutions notamment aux questions en suspens relatives aux frontières et la sécurité en vue de parvenir à un accord de paix global d'ici à la fin 2012. Les Palestiniens ont déjà remis leurs propositions au Quartette sur ces deux questions en suspens alors qu'Israël cherche toujours à gagner encore du temps et profiter de cette impasse pour mettre en application ces différents projets de colonisation illégaux dans les territoires occupés. Continuant à faire fi des appels internationaux à cesser la colonisation, Israël a approuvé la construction de milliers de nouveaux logements et de colonies dans les territoires palestiniens occupés, notamment à El-Qods et en Cisjordanie. Un nouveau projet israélien portant sur la construction de 204 unités de colonisation, sera examiné lundi dans la partie orientale d'El-Qods occupée, a-t-on indiqué dimanche de sources palestiniennes. "Cet énième projet entre dans le cadre des plans israéliens visant à judaïser les terres palestiniennes et les lieux saints de l'Islam", a dénoncé le chercheur palestinien M. Ahmed Sab. "L'occupant israélien continue d'exproprier les terres palestiniennes", a-t-il ajouté. "Israël n'a rien donné pour la relance des négociations de paix. Il continue de les saper et de les entraver", a dénoncé pour sa part M. Arekat. "Le 26 janvier, c'est la date de la fin du dialogue entre les deux parties", a-t-il réitéré. M. Arekat a ajouté que le rejet de la demande israélienne de prolonger le délai, avait été décidé après une réunion bilatérale entre le président palestinien et le Premier ministre israélien Benjamin Natenyahu. Pour toute reprise des négociations, les Palestiniens exigent un arrêt total de la colonisation et le respect de la solution de deux Etats. Une autre réunion entre Israéliens et Palestiniens est prévue le 25 janvier, un jour avant la fin de l'ultimatum donné récemment par le président Mahmoud Abbas. Vendredi, le président Abbas avait affirmé que les précédentes "rencontres exploratoires" n'avaient pas permis de définir une base de discussions et réaffirmé qu'El Qods-Est occupée "doit être la capitale de l'Etat auquel les Palestiniens aspirent". Le Quartette pour le Proche-Orient a fixé aux deux parties l'échéance du 26 janvier pour présenter des propositions détaillées en vue d'un règlement de paix. "Si le Quartette ne parvient pas à réunir Israéliens et Palestiniens autour de la table des négociations d'ici le 26 janvier, cela signifiera qu'il aura échoué dans sa mission et que la direction palestinienne devra réviser sa position", avait averti M. Abbas. En cas d'échec, "toutes les options nous seront ouvertes", avait-t-il déclaré. Sur le terrain, une situation sécuritaire et humanitaire des plus alarmantes prévaut dans les territoires palestiniens occupés, en proie aux incessantes agressions et violations des droits de l'homme par les autorités d'occupation israéliennes. Face à cette escalade israélienne, les dirigeants palestiniens appellent toujours à l'intervention des Nations unies pour mettre un terme à "ces graves agissements qui violent la convention de Genève et la loi internationale". La communauté internationale n'a jamais osé prendre des sanctions contre Israël pour ces graves violations et crimes contre l'humanité, commis en Palestine notamment dans la bande de Ghaza (en décembre 2008 et janvier 2009), se contentant seulement de condamnation et de dénonciation verbales. Les Palestiniens et les pays arabes ne cessent de dénoncer fermement cette "politique internationale de deux poids deux mesures" vis-à-vis de la cause légitime du peuple palestinien, qui aspire à un Etat indépendant, à la paix et à la liberté.