Plus de 20 exposants prennent part au Salon local de la dinanderie, baptisé "La dinanderie, miroir de la ville", ouvert mercredi à Constantine. Organisé au palais de la culture Mohamed Laid Al Khalifa, à l'initiative de l'association El Baha en coordination avec la direction de la culture, le salon dédié à une activité artisanale qui eut ses lettres de noblesse sur le Vieux Rocher, a été marqué par la participation de maîtres dinandiers de plusieurs générations. Des objets d'art finement ciselés sont exposés entre plateaux de différentes dimensions, tandjera (grand récipient), alambics et des objets de décoration, lampadaires, chandelles, les ponts de la ville, dans un travail reflétant la finesse que dégagent les produits artisanaux exposés. Selon Saber Mahaya, président de l'association El Baha, l'organisation du salon local de la dinanderie vise à donner "un souffle nouveau" à un artisanat ancestral et œuvre à valoriser des compétences avérées dans le domaine. M. Mahaya a ajouté que le salon constitue un "espace d'échange" entre les participants, jeunes apprenants et maîtres dinandiers, et dont l'objectif est de créer des passerelles de coopération et de trouver des marchés pour écouler leurs produits. Des dinandiers rencontrés au hall du palais de la culture exerçant pour la plupart au quartier Rahmani-Achour (ex-Bardo) ont fait part à l'APS des difficultés auxquelles fait face un métier ancestral. Evoquant la matière première, les artisans ont souligné que les feuilles de cuivre de bonne qualité sont toujours "inaccessibles". Les feuilles de cuivre proposées sur le marché local sont de "mauvaise qualité" et ne garantissent pas un travail qualitatif, a affirmé un artisan, El Mekki, soulignant que l'idée annoncée de recourir à l'achat collectif de la matière première nécessaire aux artisans-dinandiers pour leur garantir la disponibilité des matériaux est restée "sans suite". Mohamed, maître artisan dans le quartier de Châab Erssas, a estimé, de son côté, qu'il était grand temps de "passer à l'action" et d'œuvrer à sauver "un métier générateur de richesses, pourvoyeur d'emplois et témoin du patrimoine du Vieux Rocher''. L'artisan qui affirme être "en chômage technique", imposé par les entraves liés à cet artisanat, a ajouté que l'invitation de l'association pour participer à ce salon l'a fait sortir de son "hibernation" et l'a motivé à faire quelques tableaux représentant les ponts de la ville. Le Salon local de la dinanderie qui devra se poursuivre jusqu'au 31 juillet courant, a drainé, dès son ouverture, un foule nombreuse, venue apprécier un savoir-faire et un savoir-vivre ancestraux.