La dinanderie de Constantine sera désormais distinguée à l'échelle internationale lors des manifestations commerciales et culturelles grâce au logo composé de trois symboles : le pont, la truite et le Rhumel, apprend-on auprès du directeur de la Chambre de l'artisanat, Nasreddine Benarab. Le logo en question a été adopté par un groupe d'artisans de la ville qui ont bénéficié de l'assistance et du savoir-faire, durant deux ans, de deux experts étrangers spécialisés dans le label et la qualité et ce dans le cadre d'une convention établie en 2010 entre le ministère du Tourisme et de l'Artisanat et l'Union Européenne. Cette démarche implique la participation de l'ensemble des acteurs activant dans le processus de la production et la commercialisation des produits de la dinanderie, et au premier plan l'artisan. Ce dernier, qui est l'élément le plus important dans cette chaîne, souffre pourtant de plusieurs problèmes qui entravent l'émergence de son savoir-faire dans le travail du cuivre. Cela a été confirmé par plusieurs artisans présents, hier, à la 11ème édition du salon national de la dinanderie au palais de la culture Malek Haddad. Les dinandiers ont, entre autres, déploré le manque de matière première. «Nous attendons une suite aux promesses faites par les responsables de rendre disponible le cuivre sur le marché national, car actuellement la quantité est loin de satisfaire la demande d'environ 200 artisans de Constantine», a expliqué El Hacene Boudinar, président de l'association des arts du cuivre de Constantine. L'absence de locaux est l'autre grand problème qui les empêche de développer cet art ancestral. Nous saurons, à ce propos, que l'Angem contribuera à l'acquisition de nouveaux locaux pour les artisans ayant déposé leurs dossiers au niveau de ladite direction. D'autre part, le directeur du tourisme et de l'artisanat, Hacène Labbed, a précisé qu'un nombre important de locaux à Ali Mendjelli sera octroyé prochainement aux artisans de la ville. L'augmentation du prix de location des ateliers de l'avenue Rahmani Achour, propriété de l'APC, est un autre grief relevé par les dinandiers, dont ont été obligés de fermer pour non-paiement. «Nous voulons une réévaluation du barème de location, car nous sommes soumis à celui destiné aux commerçants du centre-ville ; sans compter que nous n'avons ni AEP, ni sanitaires. Par contre, ces artisans sont unanimes pour l'opération de labellisation; pour eux c'est une nouvelle méthode de travail qui préservera et promouvra ce métier qui risque de disparaître. Notons enfin que la chartographie (logo, guide pratique, cahier des charges et les conceptions adaptées au nouveau design) en cours de finalisation, permettra le lancement prochain du label.