Même s'ils ont dominé outrageusement leur groupe J lors des éliminatoires de la Coupe d'Afrique de 2017, les joueurs de la sélection algérienne de football refusent de s'enflammer, estimant que le véritable test sera à l'occasion des qualifications de la Coupe du monde de 2018 avec un premier match déjà décisif face au Cameroun le 9 octobre prochain au stade Mustapha-Tchaker de Blida. L'équipe nationale a étrillé le Lesotho (6-0), dimanche soir à Blida pour son dernier match dans les éliminatoires de la CAN, un rendez-vous au cours duquel l'entraîneur serbe, Milovan Rajevac, a fait son baptême du feu sur le banc algérien, lui qui a succédé en fin juin dernier au Français, Christian Gourcuff. En dépit de cette large victoire qui vient confirmer la suprématie algérienne dans sa poule, les protégés de Rajevac préfèrent plutôt garder les pieds sur terre. C'est qu'ils savent pertinemment que les qualifications du Mondial seront une autre paire de manche. D'ailleurs, dès la fin de la partie les esprits des Verts et de leur nouveau coach se sont tournés vers le prochain match contre le Cameroun, un test grandeur nature dans lequel l'erreur n'est pas permise. "Le Lesotho n'est pas le Cameroun", avertit le néo-milieu de terrain du club allemand de Shalke04, Nabil Bentaleb qui a fait son come-back en équipe nationale après dix mois d'absence pour blessures à répétition. Le buteur des Verts, Islam Slimani, abonde dans le même sens : "C'est face au Cameroun que nous allons savoir si nous sommes ou non sur la bonne voie", a-t-il expliqué. Le capitaine d'équipe, Carl Medjani, s'empresse à son tour pour mettre en garde contre tout excès de confiance. "Il ne faut pas trop se réjouir après cette victoire car nous avons eu affaire à un modeste adversaire. Notre prochain match contre le Cameroun sera plus dur", prévient-il. Changement de système Contre le Cameroun, ce sera également le premier examen de vérité pour le nouvel entraîneur national. Ce dernier a déjà mis l'eau à la bouche des supporters algériens en affichant l'ambition de "faire mieux qu'avec le Ghana'', la sélection qu'il avait dirigée entre 2009 et 2010 et avec laquelle il a réussi à se qualifier à la finale de la CAN-2010 et les quarts de finale du Mondial de la même année. Cependant, le facteur temps risque de jouer un mauvais tour au technicien serbe, lui qui est venu avec une nouvelle stratégie de jeu, laquelle stratégie, certes testée face au Lesotho, mais sur laquelle les spécialistes ne peuvent apporter aucun jugement objectif en raison du petit calibre de l'adversaire. "Ce match contre le Lesotho m'a permis d'avoir une idée plus claire sur les joueurs, chez lesquels j'ai relevé plus de points positifs que négatifs. Ce qui n'était pas très évident, sachant que nous avons changé de système de jeu, pour rééquilibrer l'équipe. Le premier stage s'est très bien passé et avec cette large victoire, je suis convaincu que nous serons encore meilleurs après le prochain regroupement", s'est-il félicité en conférence de presse d'après match. Les joueurs s'engagent d'ores et déjà à faire le nécessaire pour que ce changement de système ne les freine pas dans leur élan. "Chaque entraîneur à ses propres idées et nous sommes donc appelés à nous familiariser avec celles du nouveau sélectionneur", précise Medjani. Reste à savoir si l'adaptation se fera dans les meilleurs délais, sachant qu'un mois après la réception des Lions indomptables les Verts seront appelés à faire un périlleux voyage au Nigeria, dans le cadre de la deuxième journée des qualifications du Mondial.