La "mauvaise gestion" des établissements de théâtre en Algérie est l'une des causes du désintérêt du public, ont estimé samedi à Alger des participants à une journée d'étude "le théâtre et le public". Des critiques de théâtre, des artistes et des académiciens s'accordent à dire que la gestion de ces établissements a beaucoup régressé depuis les années 1990. Le critique de théâtre et académicien, Ahmed Cheniki, a appelé dans ce sens à une "réorganisation radicale" des établissements de théâtre et de leurs activités, relevant que ce désintérêt est un phénomène touchant plusieurs pays y compris la France. L'écrivain et académicien Makhlouf Boukrouh a, pour sa part, considéré que l'absence de stratégie de production et de distribution théâtrales était à l'origine de la désertion du public, entraînant ainsi l'échec de faire du spectateur un "but stratégique". S'appuyant sur des statistiques, il a souligné que les "établissements de théâtre n'avaient pas réussi, depuis les années 1990, à (r)établir un dialogue avec le public". Le metteur en scène Chawki Bouzid a, quant à lui, expliqué ce désintérêt par la "politique de gestion des établissements", regrettant la rupture du dialogue entre les professionnels du 4e art et l'administration. Un avis que partage, par ailleurs, l'enseignante à l'Institut supérieur des métiers des arts et du spectacle (Ismas, Alger) et metteur en scène, Hamida Ait El Hadj qui renvoie ce désintérêt à la "mauvaise gestion" ainsi qu'à l'absence de vision incluant le théâtre dans les programmes scolaires. Les participants ont suggéré d'optimiser la formation et de promouvoir les productions théâtrales en impliquant notamment médias et réseaux sociaux.