L'Algérie a entamé les démarches nécessaires à la mise en œuvre de ses engagements internationaux de réduction des émissions de gaz à l'horizon 2030 au titre de l'Accord de Paris sur le climat, a indiqué lundi le directeur général de l'environnement et du développement durable au ministère des Ressources en eau et de l'environnement, Tahar Tolba. Le Comité national pour le climat s'attelle depuis juillet 2016 (date de son installation) à la recherche de mécanismes pour la réduction des émissions de gaz et la mise en œuvre des engagements de l'Algérie en la matière, a précisé M. Tolba à l'APS en marge de la Conférence nationale consacrée à la présentation de la stratégie et du plan d'action nationaux sur la biodiversité. Ce comité présidé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s'emploie à définir avec précision les moyens de mise en œuvre des engagements de l'Algérie en matière de réduction des émissions de gaz. L'Accord de Paris sur le climat, signé par l'Algérie en avril 2016 à New York, soutient que la réduction des émissions de gaz est la responsabilité de tous les Etats, a rappelé le responsable. Lors de sa rencontre avec la ministre française de l'Environnement, de l'énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat, Ségolène Royal, en marge de la tenue du 15e Forum international de l'Energie à Alger, M. Sellal avait affirmé que l'Algérie "ratifiera l'accord très prochainement". Le Comité national pour le climat est chargé de suivre les développements internationaux et nationaux dans le domaine du climat et d'assurer la coordination entre les différents départements ministériels pour sortir avec des mesures et des solutions qui permettent de passer des modes de production et industriels "polluants" et "peu polluants" à des modes "propres", a encore précisé M. Tolba. L'Algérie s'engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2030 de 7% avec ses propres moyens et de 22% avec des financements internationaux, a fait savoir le responsable. Le Fonds vert pour le climat qui a été créé en 2010 lors du sommet sur le climat à Cancun est l'un des plus importants mécanismes internationaux qui financeront les pays concernés par la mise en œuvre de l'Accord de Paris. Il est destiné à aider les pays en développement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à s'adapter aux changements climatiques et à soutenir leur transition vers un développement à faibles émissions de gaz à effet de serre. Consolider la cadre institutionnel pour la mise en œuvre des engagements sur le terrain L'Algérie s'emploie à la mise en œuvre de cet accord par la consolidation du cadre institutionnel à même de sensibiliser les instances et commissions concernées, précise M. Tolba. De son côté, le Centre national des technologies de production plus propres (CNTPP), situé à Alger, accompagne les industriels en matière de changement des types de production, de "polluants" à "propres", mais aussi pour l'obtention de l'accréditation "ISO 14000", a-t-il ajouté. Dans ce contexte, le ministère des ressources en eau œuvre à actualiser nombre de plans au titre de la réalisation des objectifs de développement adoptés en septembre par l'ONU, à savoir: le Plan national d'action environnementale, la Stratégie nationale de biodiversité, le Plan national de développement durable et la Stratégie nationale pour l'environnement. "Aujourd'hui, tous les pays sont concernés par la réduction des émissions de gaz", souligne M. Tolba qui précise que le niveau de responsabilité et l'impact des émissions de gaz diffèrent d'un pays à un autre au regard des activités industrielles de chaque pays et de l'emplacement géographique. Dans le cadre de la réduction des "types de production polluants", l'Algérie veille à atteindre la performance économique en matière environnementale dans le cadre du nouveau modèle de développement économique, et ce en mobilisant tous les moyens pour faire de l'environnement un domaine productif, a-t-il ajouté. L'Accord de Paris, en vigueur à partir du 4 novembre L'accord de Paris entrera en vigueur le 4 novembre, soit 30 jours après que le quorum eut été atteint: 55 pays votants et 55% émissions de gaz au niveau mondial, a poursuivi M. Tolba ajoutant que le 22ème Congrès de Marrakech (Maroc) serait le premier sommet des pays signataires de l'Accord de Paris. Les pays participant au 21ème Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), dont l'Algérie, s'étaient engagés à poursuivre leurs efforts pour limiter à +2°C le réchauffement climatique.