Le film algérien de Salem Brahimi "Maintenant ils peuvent venir" sur la décennie noire vécue par l'Algérie durant les années 1990 a clôturé mardi soir les projections de longs métrages en lice dans le Festival d'Annaba du film méditerranéen (FAFM). Le film d'une heure et 55 minutes revient sur les malheurs de la tragédie dans laquelle l'Algérie a été plongée par les forces obscurantistes. Il constitue "un hommage pour les dignes fils de l'Algérie qui ont résisté et imposé le droit de vivre", a déclaré le réalisateur dans une conférence de presse animée à la fin de la projection. Adapté du roman de même titre d'Arezki Mellal et coproduit par Salem Brahimi et la française Michèle Ray-Gavras, "Maintenant ils peuvent venir" tisse la trame de ses évènements autour du couple Yasmina et Noureddine dont la relation se relâche sous le poids d'un quotidien compliqué horrible avant de retrouver sa vitalité. La conférence de presse co-animée par les deux producteurs et Amazigh Kateb qui a incarné le rôle principal (Noureddine) a abordé la langue du film oscillant entre l'arabe dialectale et le français et la chronologie des évènements que certains critiques ont qualifié de "superficielle". "Mélodie de la morphine" du marocain Hicham Amal et "The idol" du palestinien Hany Abou-Assad ont été auparavant projetés dans la catégorie des longs métrages. La première fiction traite avec beaucoup de symbolisme la lutte entre le génie et les maux au travers de l'histoire d'un musicien célèbre qui perd suite à un accident sa virtuosité et sa capacité à composer la musique. Hany Abou-Assad traduit, dans le second long métrage, la résistance et l'espoir qui animent les Palestiniens à travers l'histoire de l'artiste Mohamed qui, bravant le blocus, parvient à quitter la bande de Gaza vers l'Egypte pour participer et représenter son pays à l'émission télévisée "Arab idol". Quinze (15) longs métrages rivalisent pour le premier prix Annab d'or durant cette 2ème édition du FAFM qui a connu également la projection de sept courts métrages en plus de quatre œuvres iraniennes (l'Iran étant l'invité d'honneur du FAFM). Des ateliers de formation de jeunes cinéastes aux métiers cinématographiques ont été organisés en marge du festival qui a vu également la projection de deux longs métrages britanniques "Bill" de Richard Bracewell et "Much ado about nothing" de Kenneth Branagh à l'occasion du 400ème anniversaire de la mort du dramaturge William Shakespeare.