Bien qu'ayant rencontré quelques difficultés avant son lancement, le Festival de Annaba du film méditerranéen (FAFM) s'est clôturé après une semaine de projection d'une trentaine de films entre longs métrages, documentaires et courts métrages. Le rideau est donc tombé dans la soirée de ce dernier mercredi sur la deuxième édition par la remise des distinctions. Le film «Maintenant, ils peuvent venir», de l'Algérien Salem Brahimi, a remporté le «Annab d'or», attribué par les membres du jury, présidé par André Ceutrick du festival du film d'amour de Mons (Belgique), dont une quinzaine de longs métrages y concourrait lors de cette deuxième édition. Ce film de près de deux heures raconte la tragédie vécue par l'Algérie durant les années 90, marquée par les massacres commis par les groupes terroristes qui voulaient prendre le pouvoir par le feu et par le sang. Le théâtre régional Azzedine-Medjoubi a abrité la cérémonie de clôture, présidée par le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, en présence du wali de Annaba, Youcef Cherfa, du vice-président de l'APN, Bahaeddine Tliba, des autorités de la wilaya et de plusieurs invités de marque. Le chanteur Amazigh Kateb qui campait le rôle principal dans le film de Salem Brahimi et dont c'est la première expérience dans le cinéma, a obtenu le prix de la meilleure interprétation masculine. Alors que celui de la meilleure interprétation féminine est allé à Maissa Abdelhadi pour son rôle dans le film palestinien «3.000 nuits» de Mai Masri. Le prix du scénario a consacré un autre film palestinien, «l'idole» de Hani Abou Assad. Le prix spécial du jury a été attribué à «Dustur » de l'Italien Marco Sanarelli. Dans la catégorie du film documentaire, Mohamed Ouzine a remporté le premier prix pour son œuvre «Samir dans la poussière». L'enfant de Bône, Abderrahmane Harrath, a été distingué dans la catégorie du court métrage pour son film «Désolé». Cette deuxième édition du FAFM de Annaba a vu la présence de l'Iran en tant qu'invité d'honneur avec la projection de cinq films dont deux du célèbre réalisateur disparu récemment Abbas Kiarostami. Pour sa part, la Grande-Bretagne avait participé à sa demande au FAFM, pour commémorer le 400e anniversaire de la disparition du grand dramaturge William Shakespeare en ramenant dans ses bagages deux intéressantes œuvres de Richard Bracewell et Kenneth Branagh ayant respectivement pour titre «Bill» et «Much ado about nothing». Plusieurs cinéastes dont le réalisateur Costa Gavras et son épouse Michelle, qui est la productrice du film «Z» ayant permis l'obtention par le jeune cinéma algérien de sa première distinction internationale au festival de Venise. Il y avait également parmi les honorés l'homme de lettres et critique de cinéma Ahmed Bedjaoui, le réalisateur Ahmed Rachedi et l'acteur du petit et grand écran, Sid Ahmed Agoumi. Le ministre de la Culture a indiqué dans son intervention à la cérémonie de clôture que la troisième édition qui doit être préparée dès à présent aura une importante place pour la production cinématographique avec l'implication d'investisseurs nationaux et locaux dans ce créneau culturel.